« On peut faire pareil pour notre
économie. Par exemple, pour savoir si le pétrole est la cause ou l’effet, je
regarde particulièrement la fracturation hydraulique aux US et ailleurs. Le
fait que les US soient en train de massacrer leur territoire est à mon avis un
signe que le pétrole est vraiment vital en tant que lui même et non comme
vecteur financier ou guerrier. Par exemple, le champ Marcellus est dans le
bassin versant des grosses villes de la côte Est avec des risques sanitaires
énormes. S’ils en sont là, j’ai tendance à croire qu’on a commencer largement à
taper dans les solutions d’urgence, juste pour faire durer la machine
... »
Oui, je ne nie pas ces faits. D’après moi, les américains,
et particulièrement leurs élites, sont beaucoup moins sensibles aux
problématiques environnementales : non signature du protocole de Kyoto,
scandale de l’eau chromée (http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-americains-boivent-de-l-eau-chromee,20691)
et plus généralement diverses affaires sur la pollution des sols (http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm10_029.htm)...
Pour moi, il faut également prendre en compte le rapport des
américains à leur environnement. Ils se vivent comme des « colons »,
des individus se rendant maître d’une nature vaste et sauvage par la maitrise
de la technologie… et s’ils salissent ? « Pas grave, on déménagera,
notre pays est tellement grand qu’on peut le salir un peu. »
Par ailleurs, dans l’esprit des industriels et dans un marché « libre
et non faussé » : « un peu de salissure ici ou là » vaut
bien les bénéfices qui en seront retirés. Exxon Mobil, 1er pétrolier
américain, est également la première capitalisation boursière. De nos jours,
dans le temple de l’ultralibéralisme économique que sont les états unis, les
bénéfices futurs de la première capitalisation boursière pèsent plus lourds que
quelque considérations écologiques.
De mon point de vue, de nombreux états (et particulièrement
les états unis et l’UE) sont bien plus soumis aux lobbies (notamment les
monopoles énergétiques) qu’à l’intérêt général.
Ainsi, les gaz de schistes sont plus symptôme d’un « détachement
de l’état pour l’intérêt général au profit des lobbies de toutes natures* »
que d’une « stratégie désespérée pour se procurer du pétrole »…
*[et, sur certains pays, les manipulations financières et monétaires
des banques sont plus nocives encore que les gaz de schistes…]