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youngvoice youngvoice 11 juillet 2014 15:29


Liberté de la presse écrite au Cameroun, évolution historique

La liberté de la presse est pilier de la démocratie et un droit fondamental pour les peuples. Outre de se tenir informer il permet de développer une analyse critique des actions d’un pays et de développer l’opinion publique. La presse est perçue comme le 4ème pourvoyait face au pouvoir exécutif, législatif et judiciaire incarné par l’État. Ici nous nous concentrerons sur l’évolution de la presse au Cameroun depuis la colonisation jusqu’à nos jours.

• La colonisation

Sous protectorat Allemand, (1884-1916) on peut dire que la presse Camerounaise est n’inexistante pas. Les Allemands ne permettent pas que leur autorité soit remise en cause par qui que ce soit. La plupart des journaux sont confessionnaux et vont dans le sens de la « mission civilisatrice  ». Les journaux sont édités et imprimés en Allemagne ce qui permet un contrôle total des publications, publié en langue Douala et Allemande.

Sous administration Britannique, le Cameroun est intégré au Nigeria. Il n’y a pas de loi spécifique pour les journaux. La presse se sent plus libre car au Nigeria la presse était déjà assez autonome néanmoins cette liberté ne dépasse pas un certain seuil car les colons estiment que cela représenterait un danger

En 1916 (1916-1960) sous administration Française il y’a une politique de discrimination envers les journaux locaux Camerounais en place. Théodore Paul Marchand qui est alors le commissaire de la république au Cameroun devait approuver les journaux en dialectes avant que ceux-ci ne soient publiés. Les journaux Français eux exemptés de ce contrôle. Peu avant la guerre, celui-ci renforce encore plus le contrôle.

 À cette époque 3 types de journaux circulent.

- Le journal gouvernemental : rédigé est publié par l’administration coloniale

- Le journal confessionnel : œuvre pour l’évangélisation de la population noire

- Le journal privé et corporatif : le guide des participants aux États généraux

• L’après-guerre

À la fin de la guerre (1945-1949) les circonstances internationales sont différentes (la conférence de Brazzaville) permet à la presse plus de liberté. En effet à l’aube de la décolonisation, la presse s’engage dans un combat nationaliste en vue de l’indépendance. De 1950-1960 on dénombre une soixantaine de journaux dédiés à la cause nationaliste.

• Période d’Ahmadou Ahidjo

Ahmadou Ahidjo accède au pouvoir le 18 février 1958. Il prend la place d’André-Marie Mbida qui à quitté le pouvoir. Il reprend les méthodes coloniales et se montre hostile envers la presse. Une loi du 27 mai 1959 permet même la censure. Ce durcissement s’explique par le contexte socio-politique du pays fragile après indépendance. Les presses indigènes, nationales, internationales tous sont sous contrôle et beaucoup de journaux disparaissent (l’étoile 1960, Le Bamiléké en 1961, Belle Jeunesse en 1966, le monde Africain en 1971 et bien d’autres encore). Le président craint une rébellion surtout en territoire bamiléké et bassa. Il veut se servir de la presse pour renforcer l’unité du pays et pour cela devient le seul à détenir le pouvoir tous les pouvoirs. Il n’a pas de  premier ministre. Il crée également un parti unique, L’Union nationale Camerounaise. Ceux qui s’y opposent comme André-Marie Mbida sont jetés en prison (condamné à 125.000 frs et à 2 ans et demi de prison). Une timide renaissance de la presse se fait à partir de 1974. À. Ahidjo permet à des ministres de pouvoir donner tous les mois une conférence de presse sur la situation du pays

• Régime Biya

Le 6 novembre 1982 Paul Biya devient président de 1982 à 1990. 107 journaux sont libéralisés et la censure est supprimée en 1996.

Avec le régime Biya Erik Essousse (source) reconnaît une avancée en matière de libéralisation de la presse, mais il dit de celle-ci qu’elle est « encore confrontée à de multiples problèmes qui entravent son total épanouissement, pour qu’elle devienne véritablement professionnelle et cesse d’être une « presse de caniveau » selon l’expression d’Hervé Bourges.

Malgré les efforts de quotidiens comme, Le Messager, Cameroun Tribune ou encore la Nouvelle Expression, E. Essousse dénonce, le manque de formation des journalistes qui recherchent la sensationnel, le scandale qui ne saisissent pas l’importance d’un sujet ni ne vérifient l’information. Cependant il reconnaît que ces dysfonctionnements sont dus au manque de moyens. Il note également la tendance du parti pris (60 titres de presse nationale sur la période 17 juillet aux 25 aout 2000). Les journalistes estiment aussi que la circulaire du 26 juin 1989 qui demande que les membres du gouvernement informent par conférence de presse, débats, mise au point, n’est exploitée jusqu’à son maximum. La BCRP (bureau des relations centrales des presses) récemment créée a pour rôle de tenir informée la presse nationale et internationale. Outre ce moyen les ministres peuvent donner de conférence mais au préalable, journalistes et questions sont soigneusement sélectionnées.

• Actuellement :

Classement mondial de reporteurs sans frontières sur la liberté de presse en 2014. Sur un total de 180 pays le Cameroun est classé 131ème (-11 places depuis 2013)

Cameroun - 19 novembre 2013

Le climat médiatique se durcit au fil des convocations et des suspensions

Cameroun - 13 juin 2013

À Douala, collusion des potentats locaux pour faire taire les journalistes ?

Cameroun - 5 décembre 2012

Peines de prison contre trois journalistes en ouverture des États généraux de la communication

Lors du Oslo freedom en 2013 Lapiro de Mbanga dans son discours à parlé du journaliste Bibi Ngota mort en prison : car il avait écrit sur le secrétaire général à la présidence qui percevait de l’argent pour l’achat d’un bateau. Le ministre de la communication a déclaré que celui était mort de sida.

Article 11 de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose : « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »


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