La conférence nationale contre la pauvreté vient de se clore, et si le Premier ministre a accumulé les annonces, le gouvernement peine encore à organiser sa politique. A l’orée de l’hiver, c’est bien sûr le froid qui cristallise toutes les craintes : hébergement pour les SDF et précarité énergétique pour ceux qui disposent encore d’un toit. Or, la situation est bloquée pour ces derniers, alors que l’on estime que 3,8 millions de ménages (8 millions de personnes) en France dépensent plus de 10% de leurs revenus pour payer leurs factures de gaz et d’électricité.
L’Etat bricole
Présentée comme le premier projet d’envergure du quinquennat, l’instauration d’un tarif progressif de l’énergie a été retoquée par une alliance insolite entre sénateurs communistes et UMP. De fait, l’extension des tarifs sociaux de l’électricité et du gaz aux 3,8 millions de foyers les plus en difficulté a été gelé. En attendant, Delphine Batho, ministre de l’énergie, « s’est engagée » à signer un décret pour augmenter le nombre de bénéficiaires, limité à 1 million de ménages aujourd’hui. Cette mesure, qui reste encore à confirmer, ne serait qu’une solution provisoire et imparfaite. ....