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Joel de Rosnay 8 novembre 2006 22:47

Merci à tous pour ces intéressants commentaires. Je vais essayer de répondre à certains d’entre eux, qui posent de réels problèmes.

On ne sait pas encore où vont conduire ces MUP. Plutôt que des applications à domicile, il faut sans doute envisager dans un premier temps, en plus des applications industrielles, des fabrications d’objets, prototypes ou maquettes dans des ateliers, des micro-entreprises, des associations, ou des groupements de professions libérales. Des « copy services » seront sans doute utilisés au début pour fabriquer des objets personnalisés qu’on ira chercher dans la boutique de son quartier.

- Antoine et « Le chien qui danse », posent la question de la réglementation et de la régulation démocratique de ces nouveaux outils. Nous devrons nous organiser pour parvenir à une « co-régulation citoyenne » cherchant à éviter les dérapages et les dérives qui ne manqueront pas de se produire au cours du développement de ces méthodes et outils. Cette régulation ne devrait pas être imposée « du haut », mais venir « de la base ».

- Gem pose très justement la question des nouveaux risques générés par des machines « autoreproductrices ». La crainte est surtout justifiée, me semble-t-il, au niveau nanotechnologique avec des nano-assembleurs capables (théoriquement) d’assembler des matériaux bruts en structures complexes, proches des structures vivantes. Cela représenterait un réel danger « d’emballement » des ces machines, conduisant à la prolifération de substances s’auto-organisant indépendamment de la volonté de ceux qui auraient amorcé le processus !

- Miaou soulève la question de l’utilisation par des pays comme la Chine, qui sont déjà « l’atelier du monde », de machine à produire en masse et à très bas prix dans des micro-ateliers, toutes sorte d’objets « imprimés », voire des objets de contrefaçon. C’est un vrai problème auquel il faudra porter une grande attention. Mais comme le font remarquer plusieurs commentateurs, la règlementation des MUP par les Etats sera sans doute difficile à mettre en oeuvre.

- Moise et Rjolly argumentent à juste titre sur le coût des produits consommables et le recyclage des plastiques. Il est certain qu’une grande partie du bénéfice des industriels producteurs d’imprimantes 3D, se fera sur les matières consommables, sur des sortes de « cartouches » de plastique, d’alliages ou de résines qui seront sans doute très coûteuses. Par ailleurs, il n’y a aucune information fiable sur la possibilité de recycler les cartouches non utilisées, voire les produits fabriqués à partir de ces plastiques. D’où des problèmes potentiels d’environnement.

- Ronny a raison sur les coûts environmentaux des MUP : consommation d’eau, d’énergie, de matières premières pour leur fabrication. Pollutions diverses, consommation d’énergie lors de leur fonctionnement. A tire d’exemple, on croit généralement que l’industrie informatique et Internet sont « propre ». Ce n’est pas exact. La fabrication des puces électronique est très polluante et consommatrice de quantités importantes d’eau et d’énergie.

- Kiriniyaga propose un argument intéressant, celui du « comble de la consommation de masse qui devient du sur mesure ». On peut le rapprocher de celui de Fredleborgne qui se demande si ces outils de production personnalisée ne vont pas favoriser la création individuelle.

A cet égard, on peut se demander si « la longue traîne » des utilisateur de va pas faire preuve d’innovation et d’inventivité, une fois confrontée aux MUP, comme elle l’a montrée pour le numérique avec la création collaborative. On ne sait encore dans quelle direction cette vague technologique va nous permettre de surfer. C’est à nous d’en inventer le futur.


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