Tout à fait, Loatse, Si la notion d’identité, accolée à l’adjectif « national », est une invention récente, le sentiment national est pour sa part beaucoup plus ancien - dans le cas français, la fin du Moyen Age ayant constitué sans doute un moment inaugural, comme l’a jadis montré Colette Beaune (Naissance de la Nation France, Gallimard, 1985).
Vincent Duclert, professeur agrégé à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et auteur de La France, une identité démocratique (Seuil, 2008), a écrit : « Dans une République qui n’avait pas véritablement de Constitution, observe l’historien, ce sont les grandes lois qui ont servi de textes fondateurs : sur la liberté de la presse (1881), sur l’école (1881-1882), sur les syndicats (1884), sur la liberté d’association (1901), sur la séparation des Eglises et de l’Etat (1905)...
Ces lois se basent sur des valeurs qui constituent une idendité. Il s’agit en effet d’une identité historique, culturelle et morale, avant même d’être géographique, économique ou politique : une identité constituée par un ensemble de valeurs universelles que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique, mais fondateur pour l’Europe. »