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eric 23 août 2014 06:26

Vous parlez d’un sujet que vous avez l’air de connaître très superficiellement. 


Je ne suis pas un spécialiste, mais le sujet me passionne. L’internet porno et la seule voie d’accès connue aux fantasmes des gens. Certains de mes profs avaient écrit une « histoire de la vie privée ». Cela commençait par la reconnaissance que par définition, elle était difficile à saisir....Or à travers internet, on a un aperçu direct sur le monde des fantasmes. Et sur le monde en général.
J’ai regardé cela d’assez prêt il fut un temps. Je n’ai plus les chiffres en tête mais les ordres de grandeur.
Le porno est, vraiment, un phénomène de masse. Le seul principal fournisseur allemand faisait pas mal de fois plus de consultations par jour que Wikipedia. Très longtemps, ce furent les seuls sites à être un peu rentables. Au contraire, à l’époque ou tous les titres de presse ont commencé à créer des sites, ils perdaient tous de l’argent. 

Je dis que vous semblez très mal connaître tous cela, parce qu’il n’est nul besoin de commander quoi que ce soit dans l’ensemble. Tout est gratuit. Plus exactement, cela semble comme la télé. Tous ce qui est ancien est en libre accès, et il semble que seule des productions très récentes soient, au moins provisoirement, payantes. Longtemps, je ne comprenait pas le business modèle. Il semblerait que la rémunération au clic à quelques centimes, les pub et les quelques achats ( viagra, nouveautés, call center, etc...), permettent de gagner sa vie.

C’est en général classé par catégories. Le nombre d’offre par thème, permet de se faire une idée de ce que les gens peuvent avoir derrière la tête.En consultant, on trouve la confirmation qu’il est très difficile de se mettre à la place des autres, que la sexualité, c’est varié, et qu’on est plus facilement indulgent avec soi même qu’avec les « vices » qu’on a pas.

Comme c’est un marché, si il y a offre, c’est qu’il y a demande.On est guère étonné de voir l’étendue de l’offre pour des choses assez attendues et classiques. Se taper sa secrétaire, sa femme de ménage ou son étudiante. D’une façon générale, les femmes que l’on a l’occasion de rencontrer souvent mais qui pour une raison ou une autre, sont frappée d’une sorte de tabou ou sont plus « difficile d’accès »tout en étant omniprésentes... C’est le lot de toutes les civilisations et d’après René Girard, la vraie origine du tabou de l’inceste. Une rivalité systématique pour les objets sexuels de l’environnement le plus proche est potentiellement destructeur de la possibilité de vivre ensemble. 
En particulier dans certaines sociétés. En France, coucher avec un collaborateur, ce n’est pas trop bien vu. En Amérique, cela devient presque exclu. En Russie, les boites sont souvent de vastes lupanars, A Monbay, c’est strictement réprouvé et « ils ne pensent qu’à cela ». ( La catégorie Homme d’affaire de Monbay existe en tant que telle, et j’en ai discuté avec un « homme d’affaire de Monbay » qui m’a raconté le contrôle sexuel dans sa société.

Etant personnellement peu porté sur des choses comme la zoophilie, la scatologie, le quatrième âge ; le sado masochisme, les écolières ou d’autres goûts spécifiques, je dois dire que le nombre de films proposés a constitué pour moi une surprise. 

Je dirai aussi qu’on apprend des choses sur soi même. Qu’est ce qui me fait réagir ou pas et pourquoi. 
Ainsi, il fut une époque ou quand on téléchargeait des films, on tombait souvent sur des trucs inattendus. En cherchant un Harry Potter pour les enfants, j’ai obtenu un viol collectif Gay violent. Malgré la curiosité intellectuelle, je n’ai pas pu regarder jusqu’au bout. 
L’équivalent hétéro me met mal à l’aise aussi. Mais pas autant. Je comprends que dans le contexte actuel et dans une vision du monde qui rejoindrait la votre telle que je la comprends, cela fait de moi un « affreux homophobe ». 

Parce que si vous mettez beaucoup de morale moralisante dans votre analyse, j’imagine que même vous, devez être sélective. Comme si certains fantasmes étaient légitimes et d’autres pas. Sur le net, il y a pas mal aussi « d’érotisme ». De film ou les « situations » visent à exciter plus que l’exhibition d’une sexualité sans environnement. 
Toute la littérature féminine de gare est de cette veine. Les situations sont toujours fantasmatique et érotisées. Si sur le net, on voit des médecins se taper leur infirmière, dans la collection arlequin, on voit l’infirmière finir par épouser le patron...Je sais que cela fait de moi un affreux « genrophobe », mais cela suggère que les fantasmes pourraient parfois différer suivant les « genres »...Bien sur, je me garderai de trancher de savoir si c’est « naturel » ou « sociétal ».

Tous le monde dit que ce sont surtout les hommes qui regardent. C’est sans doute vrai d’après les stats que l’on peut trouver. Ce que je vois en Russie, ou la sexualité est à certains égards moins problématique que chez nous, ce sont de nombreuses femmes qui se passionnent. Elles considèrent cela comme une sorte de mode d’emploi des hommes. « Qu’est ce qui les intéressent ».

Il y a un site qui recense le nombre de recherches par mots clefs et par pays. Là aussi, on apprend des tas de choses. Le « nationalisme sexuel » ou l’importance des « mots ». Pratiquement dans tous les pays qui ont leur propre industrie, c’est le nom du pays qui vient en tête. Pour la France, c’est française. Pour les japonais, les 10 premiers mots clefs contient le mot japon...Pour les chinois, il est aussi très présent, mais parce que leur production est encore limitée ? Il regardent du porno japonais. Etranger, mais jaune quand même. 
Globalement, on en retire l’impression que les utilisateurs ont besoin de cul, mais aussi de texte...Dans a peu prêt tous le pays slaves, les problématiques liées à l’inceste, arrivent dans les 10 premiers.... En Ukraine, qui ne fait pas exception, la hiérarchie était telle que soit il y a un biais, soit la société est dans une crise profonde...

Il y a des trucs qui semblent aller à l’encontre de vos conclusions.La com. le marketing, encensent la jeunesse, mais sur le net, l’abondance des offres cougars, milf, laisse penser que les hommes ne s’y trompent pas et savent que la femme « mure » est une partenaire plus expérimentée que la lycéenne....Pour des raisons très bien expliquées par la science, l’adolescente prépubère exerce une forte attirance sur les hommes, mais au fond, aujourd’hui, ils ne se font pas trop d’illusions sur la réalité du fantasme.

Parce qu’il s’agit sans doute pour l’essentiel de fantasmes. D’aprés le Larousse : des représentations imaginaires. 

Ils ont pu trouver des supports variés suivant les époques. Dans le film « les visiteurs », au début, il est fait l’hypothèse d’une culture super puritaine ou on ne voit rien. Le Roi tombe littéralement à genoux d’excitation a la vue de genoux cagneux et sales... Chez les greco romain, il y a des statuts à poil un peu partout, chez les victoriens, ont met des sortes de préservatifs en tissu sur le moindre pieds de chaise trop évocateur dit-on, avec l’assurance d’attirer l’attention.

Je ne sais pas si le type d’offre aujourd’hui disponible est plus ou moins pervers ou illégitime que celui des temps passés. Je ne suis pas persuadé qu’il risque vraiment d’entraîner plus de passages à l’actes. 

Dans l’ensemble, je trouve, comme certains commentateur, que votre article exprime surtout le désir de contrôler et de réprimer l’inconscient voir le conscient des gens en fonction d’un agenda politico idéologique pas très clair, mais assez nettement totalitaire.

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