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En réponse à :


soi même 20 septembre 2014 15:24

Les archives et les articles de font sont toujours éclairant quand on à affaire à une couleuvre politique !

.

Le tournant idéologique des années 1990

Défenseur de la libre entreprise et d’un conservatisme moral sans fard, Le Pen exaltait son modèle américain d’alors en la personne de Ronald Reagan. Dans un contexte international encore marqué par la guerre froide, le FN prônait un anticommunisme virulent qui le poussait au ralliement atlantiste, meilleur rempart selon lui face à la menace soviétique. Tous ces éléments, associés à une xénophobie anti-arabe et musulmane, auraient pu laisser présager un ralliement naturel à la coalition alliée lors de la guerre du Golfe en 1991. Quelles sont les raisons de ce revirement ? Pour comprendre la volte face de 1990, il faut revenir aux répercussions de la chute du mur de Berlin dans la mouvance de l’extrême droite française.

Tirer de :

Le Front national et les guerres contre l’Irak [1/2] : les raisons inattendues du soutien à Saddam Hussein .

http://tempspresents.com/2008/12/01/le-front-national-et-les-guerres-contre-lirak-12-les-raisons-inattendues-du-soutien-a-saddam-hussein/

Géopolitique du Front National

http://tempspresents.com/2014/08/25/geopolitique-du-front-national-nicolas-lebourg/


Le FN a-t-il déjà formulé aussi clairement sa doctrine internationale ?

Jusqu’à la chute du mur de Berlin, le parti se reconnaît dans le bloc occidental, mais il est divisé sur la question israélienne. Avec la guerre contre l’Irak en 1991, il s’aligne sur les positions de l’extrême droite radicale : il y aurait un mondialisme dont le bras armé serait un impérialisme américano-sioniste. Face à lui, les extrêmes droites européennes, les nationalistes laïcs arabes et les islamistes constitueraient un front du refus. Depuis dix ans, le FN mixe sans grande cohérence la tentation occidentaliste contre l’islam (avec des tentatives de rapprochement à l’égard d’Israël) et l’orientation à l’Est (en ayant les yeux de Chimène pour Poutine). Le texte de Chauprade est un effort de rationalisation.

Comment l’éloge des régimes autoritaires arabes s’accommode-t-il du soutien à Israël ?

Depuis François Duprat, ex-numéro 2 du FN assassiné en 1978, le soutien aux nationalismes arabes fait partie de la culture des extrêmes droites françaises. Mais cela allait de pair avec un antisionisme radical. Désormais, Chauprade applique le principe de Carl Schmitt, juriste allemand et référence essentielle de la pensée géopolitique des extrêmes droites : définir l’ennemi principal et en tirer toutes les conséquences. Or, Chauprade nous dit que l’islamisme sunnite est l’ennemi principal. D’où ces alliances diverses – jusqu’à la défense de la Ligue de défense juive (LDJ). Cela ne passe pas pour les « antisionistes » Alain Soral ou Serge Ayoub, mais cela fait la joie de Riposte laïque ou des Identitaires. Le discours géopolitique sert aussi à cela : donner un habillage rationnel à des pulsions idéologiques et permettre une synthèse de courants.

D’où vient le tropisme russe de l’extrême droite française ?

L’orientation prorusse était défendue par une partie de l’extrême droite allemande de l’entre-deux-guerres, qui voyait dans Moscou un allié souhaitable face à l’Occident libéral et matérialiste. Après la chute du mur, ces thèses ont été redécouvertes dans les extrêmes droites européennes pour s’opposer au nouveau monde unipolaire.

La thèse d’un changement de population évoquée par Chauprade vient initialement des milieux néonazis qui, à partir des années 50, voyaient là l’œuvre du complot juif pour instaurer une dictature ploutocratique mondialiste. Et appelaient donc à l’alliance avec l’URSS et/ou la Chine maoïste. Bref, contre le mondialisme, Russie et Chine représentent la multipolarité. Et Poutine pousse les mouvements d’extrême droite en Europe au nom de l’affaiblissement du bloc libéral.

Quels sont le contenu et les limites de cette « civilisation chrétienne » évoquée par Chauprade ?

L’idée d’une « Europa Occidentalis » naît au XIIe siècle. Aux XVII-XVIIIes, on a l’idée qu’il y a l’Etat chrétien de « civilisation » comme antithèse de la « barbarie ». Au XIXe, les Européens définissent des civilisations hiérarchisées, ce qui rationalise les politiques coloniales. Ici, l’expression est floue mais permet de mettre ensemble l’espace orthodoxe eurasiatique et l’espace occidental. Elle donne une cohérence propre et un sens identitariste à ce qui, sinon, eût trop ressemblé à un alignement sur la Russie.

On a là un propos qui parle aussi bien à monsieur tout-le-monde – avec des marqueurs nationaux et religieux qui évacuent les arabo-musulmans – qu’aux chapelles de l’extrême droite radicale : la réflexion sur une articulation géopolitique entre Eurasie et Occident est un élément central de ses débats depuis plus d’un demi-siècle.


On ne pas plus être claire votre article est de la roupie de sansonnet !






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