"Les réels terroristes sont les dirigeants du cartel militaro-industriel, qui financent les mercenaires à l’ origine des pires exactions.« 

Je lis cette phrase juste au-dessus de l’intervention où j’évoquais le bouquin de Bronner. Elle constitue un parfait exemple de ce conspirationnisme qu’il tâche de définir.
Je viens d’apprendre qu’Hervé Gourdel, l’otage français des jihadistes algériens, vient d’être égorgé. Les crapules qui tenaient le couteau n’y sont évidemment pour rien. Ils n’ont pas pu faire autrement, les pauvres : ils obéissent aux ordres du cartel militaro-industriel. Bizarrement, le dit cartel s’est quand même donné pour objectif de les ratatiner définitivement. Ils ne l’avaient probablement pas encore compris, ces malheureux.
Bronner parle de raisonnements »fautifs« . On peut même dire carrément qu’on est ici dans un pur délire.
Est-ce à dire qu’il faille détruire le cartel militaro-industriel pour rendre le monde plus civilisé ? Est-ce à dire qu’il faille pour cela faire confiance à son ennemi actuellement le plus radical ? Espérer peut-être que le »Califat« nous prépare un monde meilleur, moins »militaire« et moins oppressif ? Peut-être faudrait-il demander leur avis aux chrétiens d’Irak et aux Yézidis qui ont vu de plus près que nous les zélateurs d’Abou Bakr al-Baghdadi ? Mais ces djihadistes peuvent-ils être les ennemis de notre Occident pourri et et condamné s’ils sont à sa botte comme il est prétendu ? Or, on peut difficilement dire qu’ils ne sont pas à sa botte puisqu’ils n’ont pas même eu la liberté de renoncer à l’exécution d’un guide de haute montagne prétendument voulue et préméditée de longue date par les »réels terroristes" du cartel susdit.
Faut-il considérer que ces jihadistes, n’ont pas plus de responsabilité que certains tigres mangeurs d’hommes ? Ils ne relèveraient pas de la justice humaine, ils incarneraient une sorte d’innocence naturelle à préserver dans une perspective écologique, probablement ?
Face à une telle purée idéologique, je ne vois aucune issue logique. La meilleure solution serait à trouver aux urgences de l’hôpital Sainte-Anne.