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bakerstreet bakerstreet 27 septembre 2014 11:43

Bravo pour cet article 




La première fois que j’ai entendu parler des vendanges, c’est à 5 ou 6 ans, cette chanson de Marie Laforêt qui me ravissait comme une contine enfantine à venir, une sorte de promesse naïve.

« Nous les referons ensemble, nous les referons ensemble les vendanges de l’amour.... »https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&cad=rja&uact=8&ved=0CDEQtwIwAw&url=http%3A%2F%2Fwww.dailymotion.com%2Fvideo%2Fx1n7o8_marie-laforet-les-vendanges-de-l-am_music&ei=dIAmVMCCEcrVavOvgNgD&usg=AFQjCNEhC1aGK78o7Cfhy_54WiQADoy70Q&sig2=71olAoP5-F5XuwBD7QTHHw&bvm=bv.76247554,d.d2s

Plus tard, j’ai pu constater que les vendanges n’étaient pas toujours aussi poétiques et amoureuses, que les promesses de cette chanson. 
j’ai utilisé la faucille au lieu du sécateur dans le beaujolais, un truc qui vous laissait les doigts en sang dés la fin du premier jour. 
Les machines à vendanger n’étaient pas encore apparues, quoique on en parlait de plus en plus, au fil des années, et des vendanges, dans le Meursaut, en champagne, dans le minervois, en alsace. 
Sept ou huit campagnes de vendanges, ça vous marque un homme, ça vous fait les reins, une sorte de service nationale agricole. 

« Il y avait des années bonnes, et d’autres non », comme disait Ferrat.

Néanmoins, on pénétrait dans l’intimité d’une région, et finalement au bout du compte, le folklore était bien là....

Tant d’histoires que je pourrais en faire un roman...

La moto remisée dans la grange entre des barriques qu’on ne pouvait bouger. Etre pris en otage aimable d’une famille. Pénétrer les secrets de notaire et les jalousies et les rancœurs recuites, en écoutant les conversations de cueilleurs. 
Zola, ou Manchette.

Je me souviens d’avoir fait un steeple chase au dessus des vignes en courant : Un turc me poursuivait, un couteau à la main, sous prétexte que j’avais parlé à sa femme...

.Faillit être pulvérisé par l’explosion d’une barrique de 20000 litres en chêne, dont le bouchon de fermentation avait été posé au dessus.....
Et Elsa, la gentille Tchèque, qui m’avait donné son adresse.
Ces trois Polonais, catastrophés par la grève que les saisonniers avaient lancé, pour lutter contre le fait que le propriétaire voulait virer trois de nous, qui n’allaient soi disant pas assez vite.
C’était bien avant Walesa....
Les années de plomb, ou les années lumière ?.....

Il fallait se lancer sur le kick à fond pour relancer cette vieille moto, chargée comme un mulet. 

Pourquoi je parle de ça, pour ne pas parler du jihad, et de quelques autres absurdités, que certains font semblant de maitriser, avec un zèle d’agent secret.
 
Des histoires absurdes qu’on sortait à deux heures du matin, après avoir trop bu, en se querellant, en les regrettant au matin.....

L’onglée du matin vous remettait les idées en place.
Mais dieu, quelle lumière sur les vignes aux couleurs déjà passées ; c ’était quelque chose d’envoûtant et le cœur se gonflait de se sentir jeune, plein de projets de voyage, catalysé par ceux des autres de rencontre, et dont la promiscuité faisait qu’on avait parfois l’impression de se connaitre depuis des siècles. 
Trois mois dans le sud à vivre dans une grotte, à faire la saison d’été, et puis deux mois de vendanges, du nord au sud, de l’est à l’ouest. 
C’était au retour des indes.
On passerait l’hiver en Crète.

Marie Laforêt avait bien raison.

" Nous les referons ensemble, les vendanges de l’amour.


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