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minijack minijack 27 novembre 2006 12:42

Cette anecdote à propos des changements de directions dans tel ou tel théâtre parisien est-elle vraiment digne d’intérêt ? Ca concerne qui ? Quelques vedettes showbizées qu’on voit à tous bouts de champs sur nos écrans... Est-ce vraiment cela le « Théâtre public en France » ?

Le Théâtre français souffre du même mal que la musique ou les medias. TROP DE CONCENTRATION EN QUELQUES LIEUX TROP RARES. Du coup, ce n’est plus l’innovation ou la création qui compte mais les places à prendre dans le nombre d’espaces disponibles. Et le théâtre en crève. Pourtant, il y a une infinité de créateurs potentiels à Paris mais aussi en Province. Problème : ils ne disposent d’aucune salles pour montrer leur travail.

J’aurais bien aimé que l’auteur se préoccupât davantage du potentiel d’artistes professionnels ou/et amateurs qui ont toutes les peines du monde à trouver des salles pour se produire et à monter et présenter de nouveaux spectacles d’auteurs contemporains.

Il y a des centaines de milliers de comédiens, professionnels ou amateurs, qui voudraient bien monter des pièces intéressantes —et pas les sempiternelles « classiques »— ou faire autre chose que du théâtre de rue par obligation et manque de salles.

Depuis des decennies, on a remplacé les anciennes salles de cinéma qui, équipées de scènes, de coulisses et de rampes, faisaient aussi office de music-halls et permettaient la présentation ponctuelle de créations. Des milliers d’entre elles ont été rasées au prétexte de rentabilité, et sont devenues des garages ou des entrepôts quand elles n’ont pas été remplacées par les complexes multisalles uniquement réservés au sacro-saint cinéma.

Qui parle aujourd’hui de théâtre dans les villes de province ? Le théâtre ne serait-il donc que parisien ? On s’en fout de qui est nommé à l’Odéon ou au TNP.

Un exemple ? à Orléans existe une magnifique complexe nommé « Carré Saint-Vincent » construit il y a une trentaine d’années et récemment rénové à grand renfort de dizaines de millions d’euros. Entièrement subventionné par la ville depuis des années, ses diverses salles sont occupées à temps complet par ce qu’on appelle la « Scène Nationale ». Olivier Py s’y est taillé une réputation qui lui a valu récemment de « monter à Paris »... Loin de moi l’idée de dénigrer le travail d’Olivier Py, mais il n’en est pas moins vrai que durant des années et encore aujourd’hui, aucune troupe locale n’a pu présenter quoi que ce soit dans ce lieu. Combien y a-t-il de salles en France ainsi phagocytées par la « Scène Nationale » présentant le théâtre d’avant-garde de quelques rares privilégiés ou le sempiternel « classique » des tournées du « Français » ?

Que devient la création des auteurs contemporains si elle n’a pas de lieux pour être vue ? Dans cinquante ans ou dans trois siècles, montera-t-on encore et toujours les mêmes choses faute d’avoir pu en présenter de nouvelles ?

Sans entrer dans le problème du statut des intermittents, il y a là une donnée autrement plus importante pour l’exercice de leur métier dans le spectacle vivant que savoir « qui aura quel poste » dans deux ou trois théâtres parisiens.

 smiley


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