Tous ceux qui pensent pouvoir tenir le monde en respect un crayon à la
main à coups de caricatures souvent talentueuses devront au plus vite
réaliser que le refus d’embrasser le monde qui est le nôtre aujourd’hui,
dans toute sa complexité et plus important encore, dans toute sa
perversité, ce refus-là devra manifestement se payer très cher à l’heure
où « l’humanité
est sur le point de connaître en quelques décennies, le plus important
changement global de toute son histoire, le choix de la stratégie du
chaos étant ouvertement assumé par les puissances de l’argent. »
Cette
politique du chaos ciblera une terre en particulier, celle de l’Islam
: Moyen-Orient, Proche-Orient et une partie du grand Maghreb.
Il
semblerait que Wolinski et Cabu, septuagénaires, aient décroché de la
réalité de cette politique-là, de ce monde-là, depuis une bonne
vingtaine d’année et qu’ils en aient payé le prix le plus élevé : la
mort. Philippe Val, un temps leur patron, qui a conduit le virage
idéologique de Charlie Hebdo avant d’être nommé à la tête de France
Inter en 2009 sous la présidence de Sarkozy (1)
- virage qui rapprochera l’hebdomadaire d’une idéologie mondialiste,
atlantiste et sioniste -, portera une lourde responsabilité dans
l’acharnement vécu comme anti-musulman d’une rédaction contre une
religion en particulier.
Le dessinateur Siné,
licencié par Val, aura été le premier à vivre avec violence ce
changement de paradigme qui ne pouvait que conduire l’hebdomadaire droit
dans le mur
Mais alors, fallait-il, et faut-il mourir pour Charlie Hebdo ?
Bêtes et méchants - tels ils se revendiquaient -, il semblerait que Wolinski et Cabu
aient fini par trouver plus méchants qu’eux, et sans doute aussi, plus
bêtes. Et la question suivante s’impose : pourquoi ces deux-là sont-ils
restés si longtemps, non pas « méchants » mais « bêtes » ?