Deuxième article :
http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2014-12-14/croyances-avantage-des-arguments-non-verifiables
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Lorsque des croyances
sont menacées, le recours à des arguments non vérifiables augmente
Soumis par Gestion le 14
décembre 2014
Les croyances ne reposent
pas toujours sur les faits, notamment parce qu’elles peuvent répondre
à des motivations psychologiques (telles que maintenir une vision du
monde, une identité ou une appartenance…), ont illustré plusieurs
études.
Ainsi, mentionne le
journaliste Tom Jacob dans Pacific Standard, si le besoin de
sécurité exige de percevoir la société comme équitable et juste,
les gens seront plus susceptibles de rejeter les évidences
d’inégalité économique et de brutalité policière.
Il fait ainsi référence
à un étude récente des psychologues Troy Campbell et Aaron Kay de
l’Université de Duke montrant que les gens qui n’aiment pas les
solutions proposées à des problèmes (dans ce cas : réchauffement
climatique, criminalité) sont plus susceptibles de nier ces
problèmes.
Mais qu’arrive-t-il,
lorsque les gens sont confrontés à des données qui contredisent
leurs croyances.
Dans une nouvelle étude,
publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology,
ces chercheurs et Justin Friesen de l’Université York proposent
qu’ils seront plus susceptibles d’intégrer dans leur systèmes de
croyances (par exemples, religieux ou politique) des aspects non
vérifiables qui ne peuvent être testés et réfutés de manière
empirique et concluante.
Dans deux expériences,
ils montrent une fonction offensive à la non vérifiabilité : des
arguments non vérifiables permettaient à des participants de
défendre leurs croyances religieuses avec plus de conviction et à
des partisans politiques de polariser et critiquer leurs adversaires
plus fortement.
Dans deux autres
expériences, les chercheurs montrent une fonction défensive : quand
les faits menaçaient leur vision, les participants choisissaient des
arguments qui étaient davantage infalsifiables ("opinion
moral") plutôt que falsifiables (des faits vérifiables).
Par exemple, des
participants lisaient un texte dans lequel il était exposé que des
découvertes dans le domaine de la physique (boson de Higgs)
remettaient en cause l’existence de Dieu ou lisaient un texte dans
lequel il était exposé que ces découvertes ne remettaient pas les
croyances religieuses en cause. Ils devaient ensuite ordonner 10
raisons de croire en Dieu. Ceux qui avaient lu le texte menaçant la
croyance priorisaient davantage les arguments non vérifiables.
Les chercheurs concluent
en discutant comment dans un monde où les croyances et les idées
sont de plus en plus facilement vérifiables par des données, les
arguments dont la véracité ne peut être vérifiée peuvent être
attrayants à inclure dans les systèmes de croyance et comment ils
peuvent contribuer à la polarisation et à la marginalisation de la
science dans le discours public.
Les croyances religieuses
n’ont pas le monopole de la non-vérifiabilité, souligne la
journaliste Jesse Singal dans Science of Us. La psychanalyse, par
exemple, contient beaucoup de croyances non vérifiables.
Voyez également de la
même équipe de chercheurs :
Pourquoi les gens
défendent-ils des systèmes injustes, incompétents et corrompus ?
De l’ignorance à la
confiance envers les gouvernements
Psychomédia avec
sources : Journal of Personality and Social Psychology, University of
Duke, Pacific Standard, Science of us