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En réponse à :


jean-marc D jean-marc 2 février 2015 12:59

Bonjour Spartacus,


je vais tenter de vous répondre point par point :


« Désolé mais des logés HLM je ne connais que de passe-droits qui l’ont obtenu par connivence ou piston. » : 

je vous rappelle que l’attribution d’une HLM se fait par désignation en commission plurielle, donc en présence du bailleur, des services sociaux et du représentant des collectivités locales ; s’il avait eu passe-droit, comme vous dites, il a été validé par l’Etat lui-même ; de plus vous semblez oublier que 30% des logements sociaux conventionnés sont d’office réservés pour les agents de l’état et les personnes désignées par le Préfet, 


« J’ai même eu une salariée qui m’a demandé de ne pas l’augmenter pour pouvoir avoir droit des aides.... »

il me semble que vous faites une fixation sur des exceptions marginales dont vous faites une généralité. Dans le cas cité, c’était de votre responsabilité de l’augmenter afin de lui interdire le logement social, et donc les aides qui vont avec, il me semble, non ? L’avez vous fait ? Laissez moi vous dire, au passage, que j’ai cru comprendre que vous exercez ou avez exercé le rôle d’employeur : vu la bassesse du plafond HLM, on comprend que votre salariée ait réclamé une augmentation.......

« Manque de logements HLM ? Arrêtons les légendes. Il manque des logements dans les grandes villes ou tout le monde veut être, mais pas dans les périphéries....mais personne ne veut y être. »

Il manque des logements partout, et ça, ça n’est pas une légende, mais un constat de fait établi par tous sans exception. Vous reconnaissez vous-même qu’il manque des logements en tissu urbain et/ou péri-urbain : il existe désormais (cf. ma réponse à Foufouille) un problème d’implantation géographique du fait que certains logements ne répondent plus aux nécessités économiques ou aux contraintes des foyers, ce qui explique la désaffection d’intêrêt. A votre avis, pourquoi les programmes de l’ANRU (Agence Nationale pour le Renouvellement Urbain) se développent-ils, quelque soit le gouvernement de droite comme de gauche, par volets successifs ?
A vous lire, il suffirait d’obliger les locataires urbains à regagner la « campagne » : pratique pour ceux qui peuvent assumer le coût d’un ou deux véhicules pour effectuer quotidiennement des trajets de 50 km, ou qui ont des transports en commun adaptés (2 lignes de bus par jour ou une liaison ferroviaire bientôt supprimée en raison de son manque de rentabilité vous séduisent, vous ?)

« Regardez simplement sur leboncoin et observez qu’ils en sont même a mettre des annonces pour trouver des locataires.....

Il y a belle lurette que les sociétés d’HLM passent par annonce afin de louer certains biens à relocation difficile, cela évite le passage payant par une agence immobilière, recours qui d’ailleurs ne me semple pas autorisé.
Bien souvent d’ailleurs il s’agit de logements financés en PLI ou en fonds propres et non de HLM classiques, d’ailleurs. Il n’est pas étonnant donc de trouver ces annonces sur le Bon Coin, Mon Débarras, PAP, mais vous les trouverez aussi sur le site Internet des sociétés d’HLM,


« Chasser les uns pour mettre les autres ne modifie pas la valeur absolue du nombre de logements. Conserver les gens dans le logement revient a favoriser les avantagés sur les précaires. 
Par contre la contractualisation du logement changera le comportement microéconomique. 
Les gens n’iront pas dormir sous les ponds. 
Il vont majoritairement intégrer le changement. »

C’est évident pour le phénomène migratoire puisque vous utilisez le principe des vases communiquants : la quantité de liquide reste la même. S’ils ne vont pas dormir sous les ponts, mais si, mais si, vivent les HSLP, nouvelle gamme de logements, livrables chez Décathlon, sock extra de tentes Quechua...... 

« Ce n’est pas parce que vous chassez les gens de leurs logement qu’il ne trouvent pas de nouveaux logements. Ceux qui ont évolués vont envisager d’investir individuellement, et accéder au marché privé. »

 Bien sur, ils ont évolué (ou plutôt leurs revenus et pas eux). Je vous renvoie à mon précédent post, où je vous avais énoncés les conditions honteuses d’accès à ce marché locatif.
Quant au marché privé en accession à la propriété, inutile d’en ajouter, il est inabordable sauf à être riche, ou avoir gagné une grosse somme au Loto.

« La demande non concurrencée par le parc social favorisé va créer la construction privée parce qu’elle devient d’un coup rentable par une forte demande de gens solvables. »

Voilà, c’est simple, si des logements sont vacants, c’est en raison de leur non-rentabilité. Ca n’est pas moi qui le dit.....
Une forte demande de gens solvables : c’est un gag ?
S’ils deviennent TRES solvables, oui, et pour une seule minorité concernée, et encore faut-il que cette situation perdure ; je vais vous donner un exemple d’école : admettons que je sois locataire en HLM en situation de droits, et subitement je suis nommé ministre ; je deviens alors un non-droit et par obligation je dois quitter le parc HLM et migrer vers le privé.
Ministre étant une fonction nantie d’un siège éjectable, je ne m’entends plus avec F.H, et je redeviens en situation de droit. J’établis donc une demande de HLM et fait la queue comme tout le monde, durant allez, disons 3 ans (c’est la moyenne constatée par les sociétés d’HLM).
Avec mes nouvelles ressources, je vais payer le loyer que j’acquittais en tant que ministre, et comme je ne pourrais à terme le faire une fois que j’aurais épuisé l’épargne constituée (à la condition d’en avoir fait une !) durant ma période de ministère, mon bailleur privé supportera une dette grandissante chaque mois. Bien sur, il en viendra l’expulsion (si tant à compter que cela soit possible, mais il s’agit d’un autre sujet sur lequel il y a bien à dire).
De plus, si j’obtiens de nouveau un logement HLM, mais que mes ressources dépassent 80% du plafond HLM (plafond de plus en plus bas chaque année, comme à tout coup je vais tomber sur un logement financé en PLUS (financement désormais le plus courant), mon loyer net de charges sera majoré de 30%. Et mes ressources ne seront cependant pas suffisantes pour m’octroyer un PLI ou financé en fonds propres. Je pourrais financièrement me tourner vers un PLS, accessible à mes revenus, mais la société d’HLM n’en a pas.......
S’ils sont moins que TRES solvables, ils n’auront pas accès quoiqu’il advienne à ce parc (cf. infra).

« Même si cela ne vous semble pas logique c’est de la microéconomie.

La microéconomie c’est l’augmentation d’impôt élevée qui ne crée pas d’augmentation de recette prévue mais crée la fuite des capitaux à l’inverse de la logique comptable. Le changement de comportement face a une échéance contractuelle. »

Diantre, je croirais entendre mon prof d’économie il y a quarante ans ! De la théorie, de la théorie, mais en pratique.......

« C’est l’anticipation de la perte du logement CDD qui encouragera le changement de comportement vis a vis du logement. »

Vous en revenez toujours au même cheval de bataille : dehors les non ayant-droits, et la formule magique est : bail CDD.
Votre bail CDD est déjà en vigueur grâce au couple surloyer/loi Molle, 
Les sociétés d’HLM peinent à l’appliquer en raison des conséquences lors de baisse future des revenus (voir mon exemple d’école ci-dessus, ça n’est pas de la théorie, c’est de la pure logique pratique).
L’Etat lui-même admet cette non-application, puisque les sociétés d’HLM doivent lui-rendre des états de gestion des foyers en dépassement de plafond.
Ces derniers sont d’ailleurs recensés chaque année pour les non-bénéficiaires de l’APL.

Bien à vous,

 






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