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Analis 27 mars 2015 21:28

@Andromede95

Pourtant, c’est bien la pravda qui a fait saliver à plusieurs reprises tes camarades conspirationnistes :

Une comparaison très malheureuse et qui dessert votre propos, car la Pravda était au final plus objective que vos médias !

Non, les gens ne sont pas forcément mieux informés dans les pays occidentaux que dans d’autres à caractère plus ou moins autoritaire, et que cet état de fait est facilité par la croyance que beaucoup d’entre eux partagent sur la fiabilité de leur modèle socio-politique, donc bon et incapable d’induire en erreur, par opposition aux autres qu’ils perçoivent comme mauvais et portés à opprimer et tromper. Situation pernicieuse s’il en est ! Le témoignage d’un ancien analyste militaire d’origine russe au service de l’OTAN, que j’avais posté sur le fil Ukraine, va dans ce sens : la propagande occidentale actuelle est plus grossière même que celle de l’URSS au temps de la guerre froide, parce qu’elle se peut se le permettre en raison de la plus grande crédulité du public occidental :

http://vineyardsaker.blogspot.fr/2014/03/today-every-free-person-in-world-has-won.html

Traduction :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ukraine-crimee-les-medias-150369

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« Dans les heures qui suivirent le discours de Poutine, j’ai été étonné de voir la déconnexion totale entre ce que je venais d’entendre, la réaction des populations en Russie, et la façon dont les médias officiels occidentaux rapportaient l’événement. Les personnalités politiques russes comparaient ce qui venait de se passer à la victoire contre l’Allemagne nazie en 1945, et elles ont répété maintes et maintes fois que ce qui venait d’avoir lieu créerait un nouvel ordre mondial et que la nature du système des relations internationales avait été changée pour toujours. Et

pourtant, les grands médias occidentaux n’ont parlé que du faste de la cérémonie et de la manière dont Poutine avait justifié l’annexion de la Crimée par la Russie. Ont-ils écouté un discours différent ?! »

« Pendant une longue période de ma vie, comme beaucoup d’autres analystes militaires, j’ai gagné ma vie, entre autres choses, par la lecture quotidienne de la presse soviétique. Non seulement la Pravda ou Izvestia, mais également des journaux encore plus ennuyeux ou spécialisés, des magazines, des revues, etc. J’écoutais la radio soviétique aussi souvent que je le pouvais, et je n’ai jamais manqué une occasion de regarder la télévision soviétique,

en particulier les émissions d’informations. À l’époque, j’étais jeune, très naïf et très bête, et je croyais sincèrement que l’Union soviétique était une menace mortelle pour l’Europe occidentale et que la seule chose qui se dressait entre eux, les communistes malfaisants, et nous, le monde libre, était la puissance militaire de l’OTAN. En regardant ce que j’étais à cette époque et la crasse absolue que j’avais alors dans le cerveau, je me sens gêné et, franchement, honteux de ma crédulité totale. Mais à l’époque, j’étais un soldat dévoué de la guerre froide dont la devise était « connais ton ennemi ». Et je connaissais bien mon « ennemi  », vraiment très bien. Je voulais expliquer tout ce qui précède avant de déclarer ce qui suit :

En toute honnêteté et sincérité, je dois dire ici que la presse soviétique était beaucoup plus pluraliste, plus diversifiée et plus digne de confiance que les principaux médias occidentaux actuels. Certes, la presse soviétique passait tout simplement sous silence certains sujets, mais cela tend à montrer que contrairement aux grands médias occidentaux, ils ne se sentaient pas capables de mentir effrontément au point de nier catégoriquement et totalement les évidences. D’une part, le public soviétique était beaucoup mieux éduqué. Nous tous, y compris moi-même, avions l’habitude de nous moquer des leçons obligatoires de marxisme-léninisme dans les écoles soviétiques, mais nous avons négligé que n’importe quel cours de marxisme-léninisme à peu près décent abordait nécessairement des thèmes comme la dialectique, le matérialisme historique et l’économie, des notions qui vous forcent à penser et à réfléchir. Cela ne veut

pas dire qu’on ne pouvait pas mentir au peuple soviétique – on pouvait et cela a été bien évidemment fait maintes fois – mais seulement que les mensonges devaient être au moins à moitié crédibles et présenter un scénario plausible. En revanche, pour un public élevé avec CNN, la BBC ou MTV, les mensonges n’ont pas même besoin de passer un test de bon sens élémentaire (comme l’a si bien illustrée la couverture médiatique par les médias occidentaux « mainstream » de la guerre d’Ossétie du Sud du 08.08.08 ou des événements en Ukraine) : la Doublepensée prédite par Orwell dans son livre 1984 est maintenant entièrement en vigueur, et le noir peut être appelé blanc et vice-versa sans le moindre problème. Je dirais même que, en comparaison, même les médias nazis Völkischer Beobachter contenaient plus d’informations que, par exemple, le New York Times, le Wall Street Journal ou la BBC, dont le niveau de mensonge éhonté ne peut être comparé qu’à, peut-être, celui du Der Stürmer.

J’ai remarqué pour la première fois ce niveau inégalé de mensonge pur et simple – un niveau absolument sans précédent – dans les grands médias occidentaux pendant la guerre USA / OTAN contre la Yougoslavie (Croatie, Bosnie, Kosovo), mais je pense que cela n’a fait qu’empirer depuis. En revanche, la presse russe moderne est très diversifiée, et le peuple russe peut aussi régulièrement voir le type de couverture que les événements actuels en Ukraine reçoivent dans la presse occidentale, ce qui le laisse stupéfait. Le peuple russe ne peut tout simplement pas comprendre comment cela est possible dans une société qui semble extérieurement avoir toutes les caractéristiques d’une société libre et pluraliste. Dans les mauvais jours de l’URSS, c’était tout simple : il y avait la censure d’Etat. Mais il n’y a pas de censure d’Etat à l’Ouest, il n’y a pas de Glavlit ni de Goskomizdat, et pourtant la presse occidentale est beaucoup plus monolithique et malhonnête que la presse de parti officielle de l’URSS elle-même.


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