Bah, en France, c’est pareil. Mais il y a mr Lepen, le grand méchant, seul à profiter d’une audience nationale dans les medias mainstream pour dire des trucs antidoxa. Du coup, c’est ’les heures sombres’, ’nazi’ et tout le saint frusquin usuel. ET les petits roquets aboient en écho à l’injonction inconsciente conditionnée du maître.
L’interview que personne n’a lu mais commente avec des éléments de langage sussurés :
"Et quelle votre évaluation du conflit déchirant la Syrie ?
La diabolisation d’Assad est tout à fait artificielle. Bachar
el-Assad n’était d’ailleurs pas désigné pour être le chef de la Syrie,
cela devait être son frère. Je crois que ces pays composites, qui ne
connaissent pas le système démocratique, qui n’ont l’expérience que des
systèmes autoritaires, trouvent leur équilibre lorsque le pouvoir est
issu d’une minorité. Car s’il est issu d’une majorité, il fait régner le
totalitarisme. En revanche, s’il est issu d’une minorité comme c’était
le cas en Irak où Saddam Hussein était un sunnite dans un pays
majoritairement chiite, et comme c’est le cas en Syrie où les partisans
de Bachar el-Assad sont alaouites, et donc minoritaires par rapport aux
sunnites, on atteint à un certain équilibre. Et avoir voulu le perturber
au nom de la démocratie formelle est un véritable crime contre
l’esprit. Quel a été le but, quel est encore le but de la diplomatie
américaine dans l’aggravation du désordre qui s’est institué au
Moyen-Orient ? Je me perds en conjectures.
Quand on dresse en Syrie le bilan de la guerre civile, il ne faut pas
oublier qui sont les attaquants et qui sont les attaqués. Le devoir
d’un État, quel qu’il soit, est évidemment de se défendre. Le passif est
inscrit totalement au compte de M. Bachar el-Assad et du gouvernement
légal syrien. Ce qui est une position scandaleuse de la part
d’observateurs et laisse à penser que le conflit a été suscité de
l’extérieur. Le raccrochage misérable de M. Hollande à la résistance
démocratique syrienne est un leurre. Il se moque du monde ou alors il
n’a rien compris. Ces gens-là ne sont pas une force. Même les Américains
commencent à s’en rendre compte. Il y a clairement deux forces en
présence : ce sera soit la victoire de la Syrie sur le djihadisme, soit
l’inverse« .
Sur l’Ukraine, j’ai déjà cité hier. La Lybie ?
»Et quid de la Libye ?
Nous avons été les instruments des États-Unis, en particulier Sarko
l’Américain, dans l’installation du désordre. Certes l’ordre de Monsieur
Kadhafi, aux yeux de la City ou même de Saint-Germain-des-Prés, pouvait
être discutable. Mais alors il ne fallait pas le recevoir avec un tapis
rouge comme on l’a fait. C’était un tyran qui était plutôt bienveillant
car sur le plan social il procédait à un certain nombre de
redistributions de la manne pétrolière qui ne se font plus désormais. Je
rappelle que ce sont les bombardiers français qui ont cloué sur place
l’offensive des blindés de Kadhafi sur Benghazi considéré pourtant comme
le nid central du djihadisme. Ce sont donc les Français, c’est Sarkozy,
c’est Juppé évoquant, avec des sanglots dans la voix, des torrents de
sang, alors que le maire de Bordeaux n’en a jamais vu que dans des
livres d’histoire, qui sont responsables de cette situation. Dans ce
pays régnait naguère un ordre autoritaire et probablement assez éloigné
de celui dont nous pouvons rêver, nous, en Occident, mais c’était un
ordre. Or l’ordre, aussi injuste soit-il, est toujours supérieur au
désordre« .
»Comment jugez-vous la politique américaine en Europe et au Proche-Orient ?
Le problème de l’immigration est compliqué par le fait qu’une grande
partie de cette immigration est musulmane et que le monde musulman est
largement influencé par des conceptions extrémistes, des interprétations
belliqueuses du Coran. Or force est de constater que lorsqu’il s’est
agi de l’Europe, les Américains ont pris le camp des musulmans, des
Bosniaques et des Kossovars contre les Serbes, chrétiens orthodoxes. Ils
poussent par ailleurs à l’entrée dans l’Union européenne de la Turquie,
musulmane à 95 %. Il y a une arrière-pensée politique dont je suis bien
obligé de constater que les résultats sont hostiles à la survie de
l’Europe."