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Jérémie (---.---.158.81) 11 décembre 2006 11:10

« Dialogue démocratique » ? Les politiques en parlent juste avant chaque élection. Une fois élu, c’est le passage en force. Au fond, les différences de programme sont minimes et de façade et de toute façon après les élections ils font ce qu’ils vaulent.

La réalité ? L’appauvrissement progressif des Français, et certains rapellent le mot « prolétarisation ». Ce matin, il y avait cet article sur le blog de De ço qui calt ?

http://fr.360.yahoo.com

Prolétarisation des Français, fausses classes moyennes et mirage d’intégration à l’ordre économique

A l’approche des présidentielles de 2007, les futurs candidats promettent aux Français l’écoute et la proximité pour, semble-t-il, affronter les défis de notre époque, les changements qui seraient devenus nécessaires. A quelques formes près, le discours est partout le même : monde en pleine mutation, nécessité de s’y adapter... En clair, on nous offre de l’accompagnement pour les coups durs qui s’annoncent dans le cadre d’un système économique mondialisé auquel « nos élites » n’ont aucunement l’intention de s’opposer. Au même moment, on voit apparaître des analyses qualifiant de « classe moyenne supérieure » les Français qui gagnent plus de deux fois un plafond équivalent à 1.16 fois le SMIC. Et ceux dont les revenus dépassent 1.143 euros nets mensuels seraient des « classes moyennes » à qui il appartiendrait de « se montrer indispensables dans l’ordre économique ». Mais que signifie un tel discours, à l’époque du dumping social et du marché mondial de la main d’oeuvre ? Ce dont les statistiques font vraiment état, c’est d’une prolétarisation et d’une précarisation générales de la population française.

Il y a trente ou quarante ans, on entendait déjà parler de prolétarisation des couches moyennes. Ceux qui l’évoquaient étaient souvent traités de « totalitaires marxistes ». On les accusait même de vouloir amener le Goulag en France. Mais avaient-ils tort dans leur analyse ?

Et les médias bien-pensants qui promettaient aux Français un bonheur croissant, au développement incessant et perpétuel grâce au « progrès économique et technique », avaient-ils raison ? Les faits confirment-ils cette annonce ? Ne s’agissait-il pas, en réalité, d’une propagande politique destinée à faire croire que les problèmes de la société allaient se résoudre tout seuls, sans un changement politique radical ? Où en est-on après trois décennies de politique unique et toujours des mêmes discours et promesses ?

Les Editions du Seuil et La République des idées ont récemment publié un ouvrage intitulé : « Les classes moyennes à la dérive », du professeur à Sciences Po Louis Chauvel. Il fallait s’y attendre. Il semblerait qu’en France, pour être jugé « crédible » sur des questions de société, il faille être énarque, ou professeur à Sciences Po, ou quelque chose d’équivalent. Et peu importe que des dirigeants issus de ces écoles de la « pensée unique » aient déjà été à l’origine d’un certain nombre d’échecs graves dans la gestion de grandes entreprises ou d’établissements publics. Pour ne pas parler de leur rôle dans la direction politique du pays depuis une bonne trentaine d’années. Car, « brillantes analyses » à part, ce que l’on retire des chiffres, c’est que la situation sociale de la France est devenue catastrophique.

(...)

Les dictionnaires qui assimilent prolétariat et travail manuel on tort. Un prolétaire vend sa force de travail, manuelle ou intellectuelle, et ne participe pas aux profits découlant de l’exploitation de ce travail. C’est aujourd’hui le cas de la très grande majorité de ce que le professeur Chauvel appelle les « couches moyennes », voire même d’une partie de ce qu’il voudrait ériger en « groupe élitaire » mais dont les revenus sont inférieurs de deux ordres de grandeur à ceux d’un PDG. Le prolétariat comprend aujourd’hui, en tout état de cause, plus de 95% de la population française. C’est la deuxième réalité qui dérange, par les implications politiques que pourrait avoir une prise de conscience collective de ce phénomène social nouveau. Mais les faits sont là : comment valablement assimiler aux « classes moyennes » un revenu annuel de quarante-mille euros nets, alors qu’il faut plus de six fois cette somme pour s’acheter un petit logement ? On a affaire à du prolétariat « aisé », par rapport à la situation de misère et de précarité scandaleuses de ceux qui gagnent moins que le SMIC, mais pas plus. La « prospérité de la France » a cessé d’exister. Quant aux différents métiers et professions, ils ont été progressivement privés de leur autonomie et de la reconnaissance de leur qualification, la mondialisation et le dumping social aidant. Et, comme le reconnaissent tous les experts du système, la délocalisation de capitaux et entreprises se poursuivra à la recherche de salaires encore plus bas, sans qu’aucun des grands partis politiques qui sollicitent le vote des Français n’ait la moindre intention de l’empêcher.

Contrairement aux thèses de Louis Chauvel, il n’y a pas dans la France actuelle une multiplicité de « classes » mais une grande classe de prolétaires tendant de plus en plus à englober la quasi-totalité de la population, en face d’une « élite » très restreinte qui cumule des masses croissantes d’argent et des avantages de plus en plus scandaleux. Analyse « marxiste » ? Certains le diront, mais je pense qu’ils auront tort. Aujourd’hui, une telle constatation ne relève pas de la doctrine mais du simple bon sens. La notion de « nation » de la Révolution Française et celle de « prolétariat » du mouvement ouvrier du XIX siècle ont fini par fusionner sociologiquement à peu de chose près. Telle me semble être la donnée nouvelle, et la réalité gênante que les « élites » politiques s’emploient à étouffer mais qui explique leur coupure avec la population du pays.

(...)


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