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Depositaire 9 septembre 2015 12:32

Il faudrait lire le livre pour se faire une véritable idée de son contenu. Ceci dit, parler de « véritable instant démocratique » avec l’élection présidentielle est faire preuve au mieux d’une crédulité invraisemblable au pire, d’une dangereuse illusion.

En effet, comment un président est élu ? Il l’est après un vote de la population au suffrage universel. Mais comment cette population peut bien décider que tel ou tel individu est celui qu’il lui faut pour présider le pays et donc décider, dans une certaine mesure du destin, durant cinq ans, du pays ?

Réponse : à partir des promesses électorales des candidats potentiels. Déjà, au départ il y a deux éléments, voire trois, qui faussent d’emblée cette élection.

1 - Pour pouvoir participer aux élections présidentielles tout candidat devra au préalable recueillir la signature de 500 maires à travers le pays pour sa candidature. Outre que l’on ne voit vraiment pas pourquoi il doit en être ainsi et en quoi les maires sont plus compétents que quiconque pour accepter un candidat potentiel, la grande majorité des maires en question sont soit affiliés, soit sympathisants d’un parti politique. Ce qui dès le départ faussera l’appréciation. Si un candidat potentiel se présente avec une étiquette politique opposée à celle des maires qu’il va contacter, il sera refusé d’office, sauf consignes spécifiques du parti pour des raisons d’opportunisme politique. Ce qui n’est pas mieux.

2 - Afin de se faire élire, l’individu va faire un certain nombre de promesses que des conseillers en communication vont lui apprendre à formuler pour les faire accepter par la population, promesses, qu’une fois élu, il s’empressera d’oublier et faire le contraire de ce qu’il a promis, comme les exemples, pour ne citer qu’eux, de Sarkozy et de Hollande, ne nous l’ont que trop bien démontré. Du reste, c’est oublier cet aveu de Chirac particulièrement cynique : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Comment, dans ces conditions, faire confiance à ces individus ? De plus, ils sont des politiciens professionnels, dont la très grande majorité n’a jamais travaillé de ses dix doigts. Comment peuvent-ils être compétents pour comprendre les problèmes du peuple ? Et d’ailleurs, posons la question encore plus loin : En quoi un parti politique est compétent pour gérer les besoins de la population d’un pays ? Ce ne sont que des règlements de comptes entre factions pour prendre le pouvoir à la tête du parti et obtenir des postes élevés dans l’administration publique afin d’avoir une rente très juteuse à vie, certainement pas pour se préoccuper des besoins du peuple.

3 - Une campagne électorale est fort coûteuse. Les finances du parti n’y suffisent pas, alors on fait appel au mécénat. Et ceux qui peuvent financer, ce sont les banques et les grandes entreprises. Mais ces dernières ne sont pas réputées pour leur philanthropie, de sorte qu’elles attendent un « retour sur investissement » une fois leur candidat choisi élu. Retour que le candidat en question s’empressera de rendre. On l’a vu de façon magistrale avec les deux derniers présidents, Sarkozy et Hollande.

Donc, en réalité, cet « instant démocratique » n’est qu’une farce grossière, un trompe l’oeil.

Et pour @Fergus, vous oubliez plusieurs choses concernant le fonctionnement de la commission européenne et du parlement européen. Tout d’abord, ce parlement n’a, sur le fond, aucun pouvoir. Son avis n’est que consultatif, si la commission veut passer outre son avis, elle passera outre. Par ailleurs, le « pouvoir » qui est au-dessus de la commission n’est pas tant le conseil de l’Europe que les multinationales avec leurs lobbies. Sachant que pour ce qui est des chefs d’état et de gouvernement, comme indiqué plus haut, ils agissent en fonction des intérêts de ceux qui ont financé leurs campagnes électorales et que ces derniers sont précisément ces mêmes multinationales et banques, la boucle est bouclée, comme on dit. Le système est bien verrouillé. Le conseil de l’Europe est influencé par les multinationales et les banques, et la commission européenne, via les lobbies, par les mêmes.

Alors où est la démocratie là dedans ? Il est évident qu’il nous faut une sixième république avec une autre constitution, une sortie du traité de Lisbonne qui ligote les états au profit des multinationales, persuader nos voisins de faire de même, créer une autre Europe des peuples et non des multinationales et des institutions financières prédatrices, au service des populations, avec la création de contre pouvoirs qui limiteront la possibilité aux dirigeants politiques de faire ce qu’ils veulent et les obligera à tenir leurs promesses.

Utopie ? En l’état des circonstances actuelles, certes. Mais si assez de personnes, tant dans notre pays, qu’à l’échelle de l’Europe portent cette utopie, alors elle deviendra réalité.

D’autant que si nous laissons les choses en l’état, bientôt tous les pays européens seront réduits à l’état de la Grèce aux mains des prédateurs supra nationaux. A nous de choisir ce que nous voulons.


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