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eric 18 novembre 2015 19:59

> La question du sort de Bachar Al-Assad est-elle secondaire par rapport à la lutte contre Daech ?

Je reste convaincu que lorsqu’on est responsable de la mort de 250 000 personnes, on ne peut pas représenter l’avenir de la Syrie. Mais il ne peut pas y avoir de réconciliation nationale et de reconstruction de ce pays sans le Parti Baas et la minorité alaouite. La gravité de la situation fait que le préalable du départ de Bachar Al-Assad n’est pas possible. Mais le préalable de son maintien définitif ne l’est pas non plus. On doit donc parler aussi avec le régime syrien des conditions de son départ.

> Faut-il s’appuyer sur l’armée syrienne pour vaincre l’Etat islamique ?

Je suis pour une intervention avec des troupes au sol provenant des pays arabes de la région, mais certainement pas occidentales. C’est ce que l’on avait fait en Libye et cela avait parfaitement fonctionné.

> La stratégie de Barack Obama, basée sur les bombardements aériens, suffit-elle ?

La stratégie des Américains est trop erratique. Des bombardements sans suffisamment d’experts au sol pour guider les missiles, c’est un dispositif trop faible pour être efficace. La coalition n’a pas fait suffisamment avancer la situation sur le terrain. Une clarification stratégique s’impose. Quand on décide de faire la guerre, il faut se donner les moyens de la gagner. Ce n’était pas le cas jusqu’à présent.

> La crise des migrants permet-elle à des djihadistes d’arriver en Europe ?

C’est une question incontournable. Donald Tusk, président du Conseil européen, a évoqué plusieurs millions de personnes marchant vers l’Europe dans l’espoir d’y être accueillies. L’amalgame entre migrants et djihadistes serait insupportable. Mais la pagaille que met la crise syrienne aux frontières de l’Europe est une opportunité pour des groupes terroristes de s’infiltrer.

> Comment lutter contre cela ?

Le système Schengen est mort. Je demande une réunion du conseil des chefs d’Etat européens. Ils doivent se mettre d’accord sur la durée du rétablissement des contrôles à nos frontières. Ces contrôles devront durer jusqu’à la mise en place d’un nouveau Schengen. Ce nouveau Schengen devra être précédé de l’adoption d’une politique migratoire commune, ce qui signifie une même liste de pays sûrs, l’harmonisation de la durée de rétention pour les étrangers en situation irrégulière, ainsi que des aides sociales versées aux demandeurs d’asile.

> François Hollande a-t-il tort de s’exonérer des contraintes budgétaires européennes ?

Oui. Il a parlé avec trop de légèreté de la situation économique et financière de la France. Nos déficits et notre dette publique remettent en cause notre indépendance. L’augmentation continue des dépenses publiques et des impôts est un sujet majeur d’exaspération pour nos concitoyens.



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