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Cédric (---.---.172.188) 11 janvier 2007 13:35

Au contraire de mon apparent collègue ci-dessus, je ne voterais pour votre commentaire, que je trouve certes rigolo, mais aussi particulièrement cinique. Ceci dit, j’irais dans son sens pour une chose, en apportant toutefois une nuance de taille.

Je commencerais ainsi. Vous n’êtes apparemment pas scientifique, ce n’est pas si grave, je ne suis pas littéraire ! A chacun sa marotte dans la vie et surtout chacun fait ce qu’il peut : je n’ai jamais été capable de faire de la littérature par exemple. Cependant, voici un point fondamental que je vais relayer ici : il faut effectivement citer ses sources lorsque nous avançons des choses, quelque soit le domaine.

De plus, vous dites ceci qui me dérange fortement : « on pourrait tout aussi bien soutenir que l’augmentation des taux de CO2 dans l’atmosphère devrait entrainer, non pas une augmentation, mais une diminution des températures, à cause de l’augmentation de l’albédo de la Terre. » effectivement, on pourrait, mais c’est un non sens scientifique. Pourquoi ?

Les gaz a effet de serre, tel que le CO2 mais il n’est pas le seul a être rejeté en masse aujourd’hui, se comportent à peu près comme un couvercle qui emprisonne la chaleur et réchauffe ainsi l’atmosphère. Si l’albédo de la Terre peut se trouver changer, ce n’est pas tellement suite à une monté (ou descente) du taux des gaz à effet de serre mais plutôt aux conséquences qu’ils engendrent sur la surface terrestre, l’atmosphère et l’hydrophère (p. ex. : modification du taux de nuage, modification de la surface de calottes glaciaires, modification de la dénudification de la surface terrestre en terme de végétation, érosion mécanique et climatique, etc, etc, etc...). Un facteur que nous oublions souvent est que la teneur en gaz à effet de serre est moyennée à l’échelle terrestre du fait de leur diffusion dans l’atmosphère. Ainsi, le rejet de gaz à effet de serre tent à s’homogénéiser dans l’atmosphère terrestre si bien que sa mesure est rendue presque impossible (sauf à l’échelle locale, telle une ville, mais nous parlons ici à l’échelle mondiale).

L’interaction entre océan et atmosphère est réelle. Aussi une augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, tout comme une diminution d’ailleurs, entraine une modification des courants océaniques de petites et grandes échelles, qui eux même entrainent une modification climatique à l’échelle locale, régionale et/ou mondiale. Ainsi, une modification du bien connu Gulf Stream peut entrainer une fonte de la calotte glaciaire au Pôle Nord, qui elle même entrainera, mais à coup sûr cette fois-ci, une modification des courants marins (flux rentrant d’eau douce liquide dans le système) et une modification du climat. Du coup, l’albédo terrestre se trouvera modifier à son tour, mais à beaucoup plus grande échelle (régionale ou mondiale).

Cependant, la première chose que nous ne savons pas actuellement, et ne pouvons pas savoir d’ailleurs, c’est qui est la poule et qui est l’oeuf. L’un joue sur l’autre, et l’un va influencer l’autre, si bien que de tous ces précédents facteurs, d’aucun nous pouvons avancer assurément que c’est la poule, d’un autre l’oeuf.

De plus, et comme vous avez touché du doigt le point, des modélisations très fiables (publiées dès 2000) montrent que le réchauffement climatique peut être suivi d’un refroidissement sans précédent. C’est un peu le scénario du film catastrophe « the day after tomorrow » (à éviter, c’est tout nul !), sauf que l’échelle temporelle est géologique et non humaine. De toute manière, dans un cas tel, il y a une modification de l’albedo terrestre qui tend d’abord à réchauffer et donc à provoquer une influence sur le climat, puis à refroidir ensuite car le climat se trouve changer (par exemple, une couverture nuagueuse importante). Ici non plus, point de poule ni d’oeuf.

Il s’agit donc d’une machine excessivement complexe. Pour imager, c’est un peu comme les jeux de cubes avec lesquels nous jouions lorsque nous étions enfant : on enlève un cube, le tas peut ne pas tomber et revient à l’équilibre, mais il arrive un moment où il ne s’auto-suffit plus du fait des forces engendrées et il finit par se casser la figure en gardant une base plus ou moins solide.

Aussi, prétendre soit l’un soit l’autre aujourd’hui est très hasardeux. Ce que certains collègues font est vendre leur science pour faire parler d’eux, ce n’est plus de la science du coup, mais une prostitution intellectuelle stupide et sans saveur ni valeur. Mais comme le souligne très très bien mon apparent collègue ci-dessus, une recherche avancée, pointilleuse et concertée sur le domaine ne pourra que faire aboutir à un monde. Ce que vous voulez, ce qu’il veut...

... Et ce que je veux aussi, sans quoi je ne ferais pas de recherche en géologie de mon côté.

Cédric


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