Cet article est remarquable. Plusieurs choses :
- Pour Pallaké qui répond à Pingouin : je suis d’accord sur le fait que l’on n’a pas à critiquer (en bien ou en mal) un livre que l’on n’a pas lu. On se forge son opinion par soi-même, pas par les ouï-dire.
- Ce livre est un livre, rien de plus, et certainement -en-dehors du fond- l’un des plus beaux essais sur la forme depuis une vingtaine d’années. Un vrai livre, un vrai roman. L’écriture est à la fois sensible et extravagante, puissante et le « timing » (le script) parfaitement maîtrisé. Il nous sort d’une littérature simpliste et nombriliste qui nous abreuve depuis un bon bout de temps (d’Angot à Picouly).
- Enfin, pour d’autres commentateurs (Antivolt...), je trouve au contraire que l’on ressort de ce livre avec une force supplémentaire pour lutter contre de telles horreurs. Il permet de ne pas fermer les yeux, de comprendre que cela était comme cela pour ces nazis, « naturel »... c’est une sacré façon de nous renvoyer aux abîmes qui sommeillent au fond de chacun d’entre nous. Raison de plus pour lire Les Bienveillantes.