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Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 18 février 2016 16:44

@julius 1ER

Bonjour,

Une grande partie de la population rurale a été rasée de la surface terrestre en 1914/1918, (toute une génération). La France n’a jamais pu rattraper ce trou démographique, malgré l’arrivée des Italiens et des Espagnols dans les années 20, pour assurer une main d’œuvre industrielle plus proche du servage qu’autre chose. Toute la structure sociétale de la France s’en est trouvée totalement bouleversée. Le socialisme a trouvé dans le nouveau lumpenprolétariat immigré des villes, un terreau favorable et a pu se développer. Dans les campagnes, plutôt situées à droite traditionnellement, le socialisme n’a pas trouvé un écho vraiment favorable, bien que cela dépendait des régions,où la SFIO trouvait un électorat nombreux : exemple, Edouard Herriot, dans la région lyonnaise, un exemple parmi tant d’autres.

En 1945, le plan Marshall a tué dans l’œuf le renouveau de la paysannerie française. C’était l’occasion où jamais pour les paysans de se mutualiser, de s’organiser, de sortir de cette torpeur du XIXe siècle, et de cet ancrage à droite trop patriarcal et plutôt près des partis réactionnaires qui faisaient le jeu du plan Marschall sur l’Agriculture française, et qui, sous prétexte de « moderniser » l’Ag. française, la condamnait à terme. De plus, l’erreur historique des paysans français, sans doute poussés par des conseillers mal intentionnés fut de refuser le régime des retraites tel que le proposait le CNR, tout comme les artisans, les commerçants, etc... Combien de veuves de paysans se sont retrouvées réduites à la misère, au décès du chef d’exploitation, et trop vieilles pour reprendre le flambeau. Le malaise paysan ne date pas d’aujourd’hui et ce qui est révoltant, c’est que malgré leurs appels au secours, personne ne semble les entendre. Les médias continuent de véhiculer une image totalement péjorative, du genre : -ils sont toujours à se plaindre, mais regardez leurs beaux tracteurs !"
Sûrement, ils roulent sur des monceaux de dettes !

Personnellement, issue d’une famille de viticulteurs, j’ai le plus profond respect pour les travailleurs de la terre. Je sais, la somme de sacrifices et d’abnégation que demande le travail de la terre. Et pourtant c’est le métier le plus méprisé, le plus dévalorisé. Il faut entendre ces gens ! Il faut se rendre compte de la terrible réalité de leur sort, se dire également que de la terre dépend aussi notre devenir. Nous ne pouvons pas faire l’économie d’une remise en question de la façon dont nous considérons ces corps de métiers, avec nos petites mentalités citadines, du XXe siècle alors que nous sommes en plein bourbier et où nous abordons le XXIe siècle, dans des conditions politiques et sociales proches du chaos.

Il semblerait aussi, que le PCF, du temps de sa splendeur, ait négligé le monde paysan au profit du monde plus industriel et citadin. Et pourtant, la pauvreté règnait aussi dans nos campagnes, mais une pauvreté discrète et presque fataliste. Comme si la mouise des terriens était chose normale et établie depuis la fin du servage. Il y a aussi de cela, les gens de la terre ne se plaignent jamais, et lorsqu’ils le font, c’est que la coupe est pleine et prête à déborder. N’oublions pas que les grands mouvements révolutionnaires, et je pense particulièrement à la Chine où Mao Tsé Toung s’est appuyé sur qui ? Ses millions de paysans, de laboureurs. En Amérique du Sud, également, les zapatistes dont les mouvements sont partis des peones, etc...

Actuellement, l’Agriculture Française, mais je préfère le terme de paysannerie française, amorce un tournant de prise de conscience de sa condition malmenée par les sociaux-traîtres du gouvernement. On verra dans quelques mois, comment ce gouvernement autoritaire traitera les derniers paysans historiques de Notre-Dame-des-Landes !

C’est toute l’ambiguité du discours réactionnaire et générateur des plus grandes colères, des représentants du gouvernement qui veulent se faire une publicité de présidentiable sur le dos des citoyens.


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