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En réponse à :

pinson (---.---.13.90) 18 janvier 2007 18:22

Je vais vous raconter une histoire un peu personnelle.

Mon beau-père (paix à son âme)était un ancien officier de l’armée républicaine espagnole, réfugié en France après la guerre civile.

Il fut déporté à Neuengamme pour actes de résistance et sabotage à la base sous-marine de Bordeaux. Inutile de dire dans quel état il revint après avoir vu ses copains crever autour de lui.

Et tous les ans, avec son association d’anciens déportés, il participait à tous les voyages commémoratifs dans les camps, à toutes les cérémonies.

Puis il y alla moins souvent, puis plus du tout. Et un jour, longtemps après, il nous dit pourquoi.

Progressivement, d’année en année, il avait acquis l’impression que le sacrifice de ses camarades et le sien - déportés pour ce qu’ils étaient, des « rouges espagnols »- passait au second plan au profit d’une autre catégorie de déportés qui finit -à ses yeux, du moins- par être la seule à être honorée.

Ne vous trompez pas : il ne devint pas antisémite pour autant, ni même aigri, simplement plus silencieux. Il ne parlait que rarement de sa guerre, il n’en parla plus du tout.

C’était quelqu’un de bien. Mais il n’aura jamais sa plaque au Panthéon.

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