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Layly Victor Layly Victor 17 avril 2016 21:14

Tout l’art des pieds nickelés, c’est de se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas, c’est à dire pour des autorités respectées. Par exemple, Croquignole se faisant introduire à une réception mondaine pour détrousser les gens sous le titre : « Monsieur le Haut Plénipotentiaire du Honduras », ou Ribouldingue : « Monsieur le vice-recteur de l’Université Sportive de Los Angeles », ou Filochard se parant du titre de « docteur honoris causa de l’Institut des Hautes Etudes Stratégiques ».

Un régal ! Et ça ressemble fort aux experts qui écument les plateaux télé ! Si les pieds nickelés existaient de nos jours, ils se diraient tous trois diplômés de Sciences Po, bien sûr.

Ceci dit, ce qui me contrarie, c’est cette propension franco-franchouillarde à considérer comme des abrutis tous ceux qui ont fait des études supérieures. Dans les autres pays, les gens sont fiers de leurs élites. Pas chez nous, car la jalousie sociale occupe le devant de la scène.
L’Ecole Nationale d’Administration a été créée au lendemain de la libération, pour remettre la France en ordre de marche. Elle a très bien réussi, puisque la FRance est devenue en quelques années une grande puissance au niveau mondial.
Ce qui a changé, c’est la nouvelle orientation, 100% politique et politiquement correct, et le mode de recrutement. Ce n’est plus le service de la nation, c’est le service des ambitions politiques.
Le concours d’entrée ne repose plus sur la culture et la connaissance de la société et de l’économie. Il repose essentiellement sur l’art du discours. Ce qu’on leur apprend, c’est à utiliser des tiroirs à disposition sur n’importe quel sujet dans leur mémoire, tout l’art étant dans la transition, de sorte que l’ouverture de ces tiroirs ne doit jamais apparaître et que le discours doit sembler spontané, inspiré et sincère.
Pour donner un exemple, le maire de mon village m’a raconté qu’un jour, il devait accompagner un énarque qui devait se rendre à Gap pour décorer deux individus méritoires. Il est allé le chercher en voiture à Marignane. Pendant le trajet, entre une heure trente et deux heures, le gars s’est mis à l’arrière et a compulsé rapidement les dossiers sur les deux récipiendaires. Au moment de la cérémonie, il a fait un discours dont le contenu, constellé de détails précis, pouvait laisser croire qu’il avait passé toute son enfance et toute sa jeunesse avec eux, sans la moindre hésitation, les doux souvenirs lui revenant à grands flots.
C’est ça, un énarque.
Ce sont certainement de très brillants élèves, dans le sens actuel, qui est surtout une grande aptitude au formatage et n’a plus rien à voir avec le sens donné à « brillant élève » autrefois, une aptitude à la réflexion et à la création.

Donc, ils ne sont pas débiles. Ils pourraient être utilisés pour faire le bien, mais ils sont utilisés pour faire le mal, et leur seule inquiétude est de ne pas s’écarter du politiquement correct, car leur carrière dépend de cet alignement.
Pour rendre à l’ENA sa fonction première, il faudrait raser Sciences Po, ce centre de formation professionnelle de l’enfumage.

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