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eau-du-robinet eau-du-robinet 22 avril 2016 21:59

Bonjour,
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Malgré les tensions actuelles entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, Washington n’a jamais vendu autant d’armes à son allié du Golfe que sous la présidence Obama.
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« Beaucoup d’Américains seraient surpris d’apprendre que l’administration Obama est celle qui a vendu le plus de contrats d’armements à l’Arabie saoudite depuis 70 ans », analyse William Hartung , directeur du programme «  Sécurité et armements  » au Center for International Policy . «  Pendant les six premières années de Barack Obama, les États-Unis ont vendu 190 milliards de dollars de contrats d’armements à l’Arabie saoudite. »
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L’Arabie saoudite devrait plutôt s’attaquer au fond du problème : son régime politique moyenâgeux, prônant le wahhabisme, une forme particulièrement intolérante de l’islam sunnite, dans lequel les USA se retrouvent de moins en moins.
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Mais, pour la famille des Al Saoud au pouvoir, réformer son régime politique signifierait la perte de l’emprise totale qu’elle a sur le pays. Rien de notable n’a été fait en terme de démocratisation du régime depuis les attentats du 11 septembre 2001. Pire, le régime donne l’impression de s’être enfoncé un peu plus dans l’obscurantisme depuis l’émergence de l’État islamique. Par exemple, le nombre d’exécutions capitales au sabre a commencé à augmenter en Arabie saoudite au moment où l’État islamique s’est mis à décapiter des journalistes américains, soit en août 2014.
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Ces exécutions capitales, symboliquement trop liées à la mort de citoyens américains, deviennent insupportables pour Washington. Il y avait pourtant un moratoire, du Roi Abdallah, sur l’application de la peine capitale pour certains crimes religieux. Lors de l’arrivée sur le trône du Roi Salmane, en janvier 2015, le moratoire fut levé et les sanctions appliquées. L’état islamique reprochait à l’Arabie saoudite son laxisme dans l’application de la charia.
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De plus, Ryad a adopté de nouvelles lois contre le terrorisme. Ces lois ont juste un seul objectif : lutter plus efficacement contre les opposants au régime et renforcer encore ce côté absolu de la monarchie en place.
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L’Iran : l’élément décisif destructeur du couple Arabie saoudite-USA
Ces derniers mois, la diplomatie américaine s’est dépensée sans compter pour conclure un accord sur le nucléaire iranien. Le congrès américain a avalisé cet accord début septembre, ce qui laisse maintenant au président américain la voie libre pour réintégrer l’Iran dans la Communauté internationale et de se trouver par la même, un nouveau partenaire dans la région du golfe Persique.
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Ce nouveau partenaire va affaiblir l’influence que l’Arabie saoudite a sur le monde du pétrole, cette influence qui lui permet de s’attirer les bonnes grâces des USA.
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Tout d’abord, sans sanctions, l’Iran va pouvoir exporter plus de pétrole. Or si l’Arabie saoudite a su arrêter l’expansion de la filière pétrole de schiste américain en faisant chuter les prix, elle ne saura pas empêcher la croissance de l’industrie pétrolière iranienne qui a des coûts de production bien plus bas.
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De plus, l’Iran va sans doute accentuer prochainement son influence sur la zone chiite irakienne. Et, ce sera fait avec la bénédiction de Barak Obama qui a déjà signifié en juillet 2015 que ce nouveau partenaire aura un rôle important à jouer en Irak face à l’État islamique.
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L’Iran pourrait alors de facto contrôler des réserves de pétrole plus importantes que celles de l’Arabie saoudite et, par la même, rendre moins inquiétant pour l’Occident tout problème politique grave dans les régions du Proche-Orient contrôlées par les sunnites.
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Voilà près de 70 ans qu’États-Unis et Arabie saoudite entretiennent une solide relation stratégique, huilée par le pétrole et le champagne des contrats d’armements. Une alliance qui a résisté aux guerres du Golfe, au conflit israélo-palestinien et même aux attentats du 11 septembre… Mais qui est de plus en plus minée par les épineux dossiers syrien et iranien.
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En réalité, depuis qu’un accord a été conclu sur le nucléaire iranien, les dirigeants saoudiens ne dorment plus ou presque. Téhéran est devenu à nouveau fréquentable, les sanctions sont levées, et donc, l’Iran bénéficiera à nouveau de ressources financières considérables, qui permettront de renforcer son influence à la fois au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.
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L’ancien chef du renseignement saoudien, le prince Turki al-Fayçal, aujourd’hui libre de toute fonction officielle et célèbre pour ne pas mâcher ses mots, a déclaré que « les bons vieux jours » de l’alliance historique entre les États-Unis et l’Arabie saoudite était terminés, et que la relation bilatérale devrait être « recalibrée ». Et il ajoutait : « Nous ne pouvons pas compter sur un retour aux bons vieux jours d’autrefois. »
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Lors d’un entretien avec le journaliste Jefferey Goldberg pour le magazine The Atlantic un échange entre le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, et Obama est cité. À la question de Turnbull « Les Saoudiens ne sont-ils pas vos amis ? » le Président américain répond « C’est compliqué ». La relation entre ces deux pays n’était pas jusqu’alors si compliquée.
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Le fait qu’aujourd’hui il y ait un changement d’attitude et que l’acceptation plus ou moins tacite des crimes, commis par des Saoudiens, soit remise en cause marque un tournant significatif qui dépasse la seule attitude d’Obama. Il y a là une règle géopolitique : si l’allié proche est moins utile ou désobéit de façon trop flagrante alors il peut être puni, marginalisé ou même détruit. C’est ce qui était arrivé à Saddam Hussein, allié puis ennemi.
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L’Arabie s’est déjà, en partie, tournée vers d’autres puissances et fournisseurs d’armes. Elle s’est rapprochée d’Israël et de l’Égypte et se désintéresse des Palestiniens pour lesquels elle avait proposé un plan de paix ambitieux en 2002.
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Les relations entre Hilary Clinton (si elle est élu) et B. Netanyahou promettent d’être meilleures qu’avec Obama mais dans la fracture naissante entre les États-Unis et l’Arabie saoudite il y a aussi une leçon ou un avertissement pour Israël, aujourd’hui allié indéfectible des États-Unis et à qui Obama a tout donné. Obama l’intellectuel a dit des choses très critiques vis-à-vis de l’Arabie saoudite comme de la politique israélienne de colonisation qu’Obama l’homme de pouvoir n’a pas traduit en actions spécifiques. Cependant, lorsque les conditions changent les alliances évoluent et peuvent mener à des révisions importantes.
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C’est intéressant de constater quel virage la géopolitique américaine sous B. Obama à pris ses dernières années.
Il y encore peu de temps on craignait encore une nouvelle guerre entre les pays de l’OTAN et l’Iran alors Benyamin Netanyahou avait mis tout son poids politique, le lobbying, etc. pour entrainer les États-Unis dans une nouvelle guerre contre l’IRAN.
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Les plan sioniste de la ré-modélisation du proche et moyen orient ne semble pas tout à fait aller à son terme. Les sionistes rêvent d’élargir leur territoire (colonisation) pour établir le grand Israël s’étendant du Nil à l’Euphrate !
https://www.youtube.com/watch?v=__2F9alAL9w
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Député devant le Parlement belge dénonce le projet du Grand Israël
https://www.youtube.com/watch?v=jDtqtOYI_gc
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Kerry presse l’UE d’accepter le Grand Israël
https://blogs.mediapart.fr/stephane6/blog/080913/kerry-presse-lue-daccepter-le-grand-israel
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Après la chute du bloc de l’Est, Zbigniew Brzeziński réactualise sa théorie en s’inspirant du principe de l’« arc de crise » (zone géopolitique allant de l’Égypte au Pakistan) de l’islamologue britannique, Bernard Lewis (sioniste). Il préconise une stratégie « islamiste » dans la zone d’influence russe allant de la Turquie à l’Afghanistan, proposant de « balkaniser » le Moyen-Orient musulman pour créer des mini États pétroliers plus faciles à contrôler que les États souverains à forte identité. De la même manière, établir des régimes islamistes en Afrique du Nord permettrait d’ériger un autre rempart entre l’Europe d’une part, et l’Afrique-Asie de l’autre. Cerise sur le gâteau, des régimes pro-terroristes aux flancs de l’Europe, de la Russie, de la Chine et de l’Inde ne peuvent qu’affaiblir ces grands concurrents des USA.
http://www.politique-actu.com/debat/moyen-orient-plan-americano-israelien/514643/


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