Madame Pina a le
droit d’avoir des idées et même le devoir de combattre pour elles :
elle trouve que les édiles qui trouvent des accommodements avec les
souhaits d’une partie non négligeable de leurs administrés sont des
lâches et elle marque une préférence vengeresse pour le gant de
fer plutôt que celui de velours des compromis qu’elle ne trouve pas
raisonnables.
L’irrédentisme
laïcard fait ainsi pièce à l’irénisme supposé boboïsant.
Elle n’est jamais
que l’héritière un peu décalée dans le temps de
l’anticléricalisme virulent de jadis, seule la nature des cléricaux
a changé avec cependant une notable différence : le clergé
d’autrefois s’opposait à la montée des revendications ouvrières
jusqu’à ce que Léon XIII se laissât séduire par l’idée de les
encadrer alors qu’on voit bien que l’anti-islamisme d’aujourd’hui sert
surtout de leurre afin de donner à la vindicte populaire un exutoire
qui permet de conforter le système aux abois.
Reconnaissons que
cette thématique qui refait régulièrement surface ne réussit pas
trop mal dans son entreprise, ce qui est d’ailleurs aussi une manière de faire
de la politique.
Ajoutons tout de
même que ce n’est pas non plus le fruit du hasard si émerge un
énième ouvrage sur le danger islamiste : le sujet fait vendre ( si
les aficionados ne frisent pas l’overdose entre-temps ) et à défaut apporte au graphomane une certaine notoriété .
Mais contrairement à
ce que Madame Pina veut nous faire croire, sous le coup de la
désillusion peut-être car elle est une ex-élue, ceux qui
organisent la vie de la cité plus ou moins harmonieusement,
c’est-à-dire de façon à ce que chacun y trouve son compte sans
que ce soit au détriment des autres et de manière à ce que les
sacrifices soient le plus également partagés, ceux-là font aussi
de la politique.
Ce n’est pas en recherchant la confrontation
avec les Musulmans même si on affirme benoîtement, croix de bois,
croix de fer si je mens je vais en enfer, que l’on s’oppose aux
islamistes .