Quelle que soit
l’issue du scrutin et en admettant que le brexit soit battu de
justesse, ce qui reste dans l’état actuel de la mesure de l’opinion une hypothèse hasardeuse, mais admettons que le parti de la peur l’emporte, le résultat donnera de toute manière des arguments de poids à Cameron pour récupérer encore davantage de lambeaux de cette souveraineté que
la Grande Bretagne a cédée à contrecœur
ou dans un moment d’égarement.
L’entreprise de
lacération des traités se poursuivra car d’autres états sont là
qui vont avancer des revendications de récupération de leur
souveraineté ( pour autant qu’on admette que la souveraineté reste
encore un tant soit peu indépendante des puissances d’argent, ce qui est un autre débat )
A moins que, comme c’est déjà le cas des pays de l’est européen, ils mettent la
Commission éberluée devant une succession de faits accomplis.
Le machin ne tiendra
bientôt plus debout que par habitude ou commodité de langage et,
en réalité, l’ensemble tire déjà à hue et à dia mais en
définitive c’est l’Allemagne qui donne le ton.
Elle agit en
fonction de ses intérêts propres, ce qui est bien le moins qu’on puisse attendre de ses dirigeants.
Alors tant que seules des
escarmouches ou des velléités d’escarmouches s’opposent à sa
volonté, le pachyderme qui a le cuir aguerri n’est guère affecté
par les sautes d’humeur de ses petits voisins.
Il suffit de
s’intéresser à la presse allemande ( qui est le reflet d’un
désenchantement citoyen bien éloigné des réactions primaires de cette frange d’aigris qui sont contre tout et n’importe quoi ) pour découvrir que la
Bundesrepublik ne serait guère affectée par le délitement de la
construction européenne.
Elle en serait même à un certain point
soulagée du moment qu’elle garde ( ce qui est acquis ) autour d’elle
le noyau dur qui fait à la fois sa force et son prestige.