Je suis allé voir ce film à sa sortie 2 ou 3 jours avant noël. Je dois dire que le contraste entre l’extérieur livré à la frénésie des acheteurs des derniers jours et l’intérieur voué entièrement au silence et à un certain recueillement était en déjà soi une expérience unique. La salle de projection semblait s’être transformée elle-même, comme par osmose avec l’image projetée sur l’écran, en une cellule de chartreux. Même silence, même obscurité, même sérénité. Cette impression de vivre des instants partagés avec les moines est vraiment très forte et nous plonge au coeur d’un monde où l’humain se réconcilie avec le cosmos, pour ne pas dire l’univers. Sans forcément adhérer à la dimension divine de l’engagement de ces hommes, on n’en est pas moins ému par la puissance de leur force intérieure ; elle nous réconcilie avec le genre humain dans ce qu’il a de plus intemporel. C’est la force aussi du documentariste qui a su capter cette puissance silencieuse en exil et pourtant si humaine.