L’article montre bien les aspects contradictoires de l’Olympisme moderne.
Il me semble juste de parler d’idéal olympique, en ce sens que les JO gardent un prestige que n’ont pas les Championnats du monde, et que ce prestige ne tient pas à la performance pour elle-même, mais au sens qu’elle prend dans ce contexte spécifique, avec des valeurs qui ne sont pas proclamées dans les autres compétitions.
Bien sûr, y compris Coubertin bafouait lui-même les valeurs de l’Olympisme, mais certainement de façon aveugle, imbu qu« il était d’une pensée racialiste et raciste prétendument naturelle à son époque. Mais il a un point de vue de classe.
On est heurté par ce qu’on peut observer aux JO parce que justement on adhère aux valeurs olympiques, que l’on partage. Ces valeurs sont communément partagées, mais pas toujours respectées.
Le nouveau problème que soulève Chems eddine me semble vu avec pertinence : on est passé d’une contradiction inconsciente ( mais pas pour autant excusable) à un bouleversement dans le fonctionnement même des JO, en piétinant tout sciemment et en ne préservant que l’étiquette, mais en connaissance de cause. C’est très différent de l’attitude d’une bourgeoisie ou d’une aristocratie bourrée de préjugés de classe mais incapable de penser autrement.
Les courses de chameaux, c’est assez bien trouvé : cela étant dit il me semble que les Britanniques s’étaient intéressés aux courses de chevaux dans les Pays arabes où ils allèrent : les chevaux arabes battaient à plate couture les pur-sangs anglais, qui ne tiennent pas la distance.
Donc, faisons un 50 km ou un 100km relais à travers le désert et le champion aura un cheval arabe, tout comme en équitation, le profil se trouve au sein de la grande bourgeoisie occidentale. ( il n’y a qu’à écouter les commentateurs avec leur accent du 16ème, on est entre soi).
Dans la même veine, on limite à deux Chinois le nombre de sélectionnés en tennis de table ...Ce n’est pas »que le meilleur gagne« mais »comment faire pour qu’il n’y ait pas que des Chinois avec une médaille ? On pourrait limiter les épreuves de natation à un 800m avec deux représentants par nation maximum ... la natation n’aurait plus alors l’intérêt qu’elle recueille aujourd’hui : c’st une construction du champion ce à quoi on assiste, et cela nous ramène au racialisme en vigueur dès la création des JO...
Aujourd’hui les colonies ne sont plus de mises mais les JO gardent leur fonction d’autoreprésention de la la classe dominante.
Il n’empêche que les athlètes sont des humains, donnent pour beaucoup le meilleur d’eux-mêmes et que nous nous reconnaissons en eux, comme un idéal - sans pour autant les imiter ...