Il était une fois, dans un pays pauvre et ravagé par la guerre, un père qui avait trois fils en âge de se lancer dans la vie.
En homme avisé, il avait réussi à épargner une coquette somme d’argent
destinée à établir ses enfants. Sachant qu’il n’y avait pas d’avenir
pour eux dans leur propre pays, il s’était longuement renseigné sur les
conditions d’accueil à l’étranger.
Enfin prêt, il informe ses trois fils de sa décision pendant le repas du soir.
« Toi », dit-il à l’aîné, « tu est fort et travailleur, tu pourras sans problème trouver ta place en Allemagne ».
« Pour toi », dit-il en s’adressant au second, "tu es débrouillard et
malin en affaires, tu vas aller à Londres, c’est un endroit idéal pour
les gens ambitieux".
Il regarde le fils cadet en soupirant, puis en souriant, et lui dit :
"Tu n’as pas pas de vrai talent et tu n’aimes pas faire grand-chose,
aussi je t’envoies en France. Tu pourras y vivre sans travailler, en
recevant des aides diverses et variées."
Et voilà, mes enfants, comment se fit la répartition des réfugiés, les
travailleurs d’un côté, les commerciaux d’un autre et .. les autres qui
échouèrent dans cette péninsule européenne dont l’appendice est pointée
vers l’Atlantique.