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En réponse à :


amiaplacidus amiaplacidus 7 octobre 2016 15:39

@Trelawney
J’ai passé une grande partie de ma carrière dans une entreprise suisse.
Je vous parle de ce que j’ai vécu pratiquement. Lors de ma retraite, il y a douze ans, comme ingénieur sans grade particulier, simple chef de projet, j’avais un salaire brut 12.000 FS (11.000 €), comparez avec la rémunération d’un ingénieur travaillant en France.
Pour un ouvrier qualifié, le salaire est de 6.000 FS à 7.000 FS (5.500€ à 6.400 €).

Le taux de charges salariales patronales (vacances, cotisations sociales) me semble être de l’ordre de 50 %.
Ce qui fait une charge salariale de 16.500 € (env. 100 € / h.) pour un ingénieur et 9.000 € (55 € /h.) pour un professionnel qualifié.
L’industrie suisse (qui a une balance commerciale largement bénéficiaire) est une industrie de haute technologie. Elle utilise donc beaucoup d’ingénieurs et de techniciens (de vrais techniciens, pas des gens qui se prétendent tels).
Donc effectivement le coût horaire moyen doit être semblable aux 68,9 FS que vous citez.

J’ai raisonné en terme de revenu pour le salarié en passant un peu légèrement sur le fait que les charges sociales en Suisse sont moins élevées qu’en France. Sans d’ailleurs que les prestations soient moindres, sauf la maladie qui est entièrement à la charge de l’employé (pas de sécu, mais des assurances privées).
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Mais, je me souviens qu’en France, il y a 20-30 ans, les bons esprits parisiens, formés dans nos bonnes écoles de « l’élite », répétaient à qui voulait bien l’entendre : « l’industrie, c’est fini, maintenant c’est la banque-assurance ».
À mon avis, les vrais créateurs de richesse, c’est le secteur primaire et le secondaire. La banque n’a certainement pas plus de 20 % de son activité qui est vraiment utile à l’économie, les 80 % restant, c’est du parasitisme. Alors, tout passer au banque-assurance, c’était la certitude d’aller à la catastrophe.
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Pendant ce temps, la Suisse, bien au contraire, poussait la recherche dans les secteurs industriels de pointe.

Tout en améliorant un système d’instruction déjà assez performant.

J’habite (et j’ai toujours habité) à 3 km de la frontière franco-suisse, j’ai fait mes études supérieures en Suisse. Dans ce qui était à l’époque, une bonne école locale d’ingénieurs dépendant de l’université de Lausanne. Elle est devenue un grand campus (EPFL) qui joue dans la cour des grands au niveau mondial. Elle fait partie des 50 meilleures dans tous les classements internationaux.
Il en va de même pour l’école « sœur » de Zurich (EPFZ).

La formation en Suisse d’un électricien ou d’un mécanicien (ce sont des exemples), c’est 4 ans d’apprentissage, durant lesquels l’apprenti passe, par semaine, 3 jours chez un patron et 2 jours à l’école pour la théorie. Il en ressort des gens qui ont, à la fois, une vue pratique et des connaissances théoriques. Ils sont directement utilisables en sortie d’apprentissage et ont les bases théoriques nécessaire pour suivre l’évolution.
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Vous parlez de dégradation constante du tissu industriel en France. Vous avez raison. Mais il faut aussi se poser la question de la responsabilité de cette dégradation. De nouveau, pas les salariés, mais bien actionnaires et cadres supérieurs gloutons, sacrifiant l’avenir du pays à leurs profits immédiats.


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