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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 septembre 2016 05:01

Ce fil, et surtout le point de vue présenté par Aristide me fait penser à cette belle parole qui viendrait du Talmud : « nous ne voyons pas les choses telles qu’elles sont mais telles que nous sommes. »
 
Il est peu douteux que le « qui se ressemble s’assemble » soit le premier moteur des relations humaines mais il me paraît surtout manifeste là où il a le plus de latitude, cad, là où les préférences peuvent valoir, donc dans les moments de loisir, lorsqu’on est libre de ses choix. 
Pour ma part, autant j’échange volontiers autour d’un verre avec des amis homosexuels, autant j’hésiterais à les suivre dans un bar gay. Je trouve donc que l’exemple d’Aristide ne vaut que dans un cadre limité et qu’en particulier, il ne concerne pas le cadre professionnel.
 
Après quelques bonnes années dans l’Education Nationale, je constate que ce sont bien des individus qui interagissent dans le cadre professionnel et non pas des membres de communautés. Cette thématique ne m’est jamais apparue comme prégnante ou impactant l’action professionnelle. Elle peut certes continuer d’exister dans la sphère privée où chacun pourra penser que l’autre est comme çi ou comme ça parce qu’il est un ceci ou un cela, mais c’est seulement l’expression d’un besoin bien naturel de recherche d’explications qui s’appuie sur des régularités, donc des stéréotypes. Ceux-ci tombent vite dans le préjugé mais, encore une fois, qu’importe, dès lors qu’ils n’apparaissent pas dans le cadre des relations professionnelles. En tout cas, pour ma part, je ne les ai pas vues et je n’ai pas eu à les connaître.
 
La seule expression de xénophobie que j’ai eu à connaître à la Réunion est venue d’une voisine créole, cad, une vieille « blanche des hauts » qui, alors que j’arrivais sur l’île, m’a fait comprendre son mépris pour les zoreils. C’est tout. En huit ans, je trouve que c’est peu.
Mais bon, je ne verse pas dans l’angélisme. Je sais que les gens ici pensent effectivement en terme de communautés mais, de manière intéressante, le distinguo est fixé sur la « race » (qui n’existe pas smiley) et non sur la religion vis-à-vis de laquelle chacun se fout une paix royale.
Quoi que je doive rapporter le fait que pour les « petits blancs des hauts » (anciennement pauvres et donc, plutôt en bas de l’échelle sociale et donc soucieux de se distinguer de ceux qui, à leurs yeux, seraient censés être encore plus bas), la religion tamoule prédominante sur l’est de l’île s’apparente volontiers à de la sorcellerie. Il faut dire qu’elle fait usage de sacrifices animaux, de marche sur le feu, de moments de transes avec invocation des esprits, ce qui a de quoi effrayer le petit bourgeois néophobe.


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