Afin de « démonter » l’œuvre de Lénine, Bibeau nous dit :
"Sous
l’impérialisme capitaliste, ce n’est pas le rattachement formel avec
nomination d’un résident général, d’un gouverneur ou d’un vice-roi qui
fait foi de l’appartenance à une zone d’influence, mais
l’emprise économique réelle que détient le capital international sur le
territoire et ses ressources, sur sa main-d’œuvre et sur le capital
national en somme. "
De quoi s’agit-il ici, sinon de la domination du capital exporté par les métropoles impérialistes ?
Évidemment,
le but est l’élargissement de ce capital, et il se fait notamment par
l’« exportation » de marchandises partir des pays semi-colonisés, vers
les pays où la revente est plus profitable, et au profit de ce capital
réellement exporté !
Mais ces marchandises sont fabriquées essentiellement pour le compte
des « investisseurs » venus des métropoles impérialistes, et en tant
qu’« exportations de marchandises » elle sont encore un aspect de cette
domination impérialiste.
Lénine n’a pas dit autre chose.
Le
cas de la Chine, à partir du pacte Mao-Nixon, en 1972, est
l’illustration de ce cycle, exactement tel que décrit par Lénine, et
précisément à propos...de la Chine !
Ce
qui ne signifie pas qu’une puissance impérialiste ne puisse se former
ou survivre à partir de l’exportation de marchandises originaires de sa
propre métropole, mais ce n’est pas le signe d’une puissance supérieure,
par rapport au processus néo-colonial d’exportation de capitaux.
L’histoire comparée des USA et de l’Allemagne illustre assez bien cette différence.
Sur ce thème essentiel de la « scission dans l’évolution du mode de production capitaliste » Bibeau se contredit donc tout à fait.
D’une
manière générale, au lieu de s’attaquer au texte de Lénine lui-même, il
s’attaque au résumé de Vila, qui vaut ce que valent les résumés de ce
genre, avec leurs qualités et leurs défauts.
Luniterre