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En réponse à :


jaja jaja 29 novembre 2016 13:54

@tf1Groupie

Non Tf1, voici plutôt ce que pensent les jeunes révolutionnaires (boutonneux ou non) de Castro :

« Point de vue d’un antifa cubain sur la mort de Castro 28 novembre 2016 

Un antifasciste cubain, qui a grandi à Cuba avant de venir vivre en France et que nous connaissons bien, nous a fait parvenir son point de vue sur la mort de Castro (le texte a d’abord été publié sur le FB de Ras l’Front Le Havre) :

Une de mes ami-es m’a demandé aujourd’hui d’écrire un court post sur ce que je pense de Castro et de ce qu’il représentait pour Cuba. Elle en a marre de voir des messages de personnes pleurant sa mort partout sur FB. La connaissant, je soupçonne que la plupart de ses ami-es sont de gauche, tout comme les miens. Et oui, j’ai eu aussi eu ma part de messages désespérés sur la façon dont Castro était bon pour Cuba et les Cubains (souvent avec une prose paternaliste).

Ironiquement, tou-tes ces ami-es regrettant la fin de leur idole auraient probablement fini en prison à Cuba. Un pays où les syndicats indépendants et les partis politiques sont interdits, où les salaires sont plus une formalité qu’une réalité, où existent les classes sociales et dont les différences augmentent chaque jour, où le sexisme est encouragé avec la musique parrainée par l’État afin de détourner les jeunes des vrais problèmes, où les Noirs sont plus contrôlés par la police que les Blancs, où les touristes incapables de trouver un mari/une femme en Europe achètent eux-mêmes un-e partenaire exotique de l’autre côté de l’Océan … n’est pas un pays communiste. C’est une forme très concentrée de capitalisme. Le même apte pour le (et maintenant offert aux) business US, après tant d’années de sacrifices et d’anti-impérialistes tombé-es.

Non, la santé publique et l’éducation ne sont pas de bonne qualité. C’est simplement gratuit. Elles étaient d’une bonne qualité, mais des années sans payer les professeurs et les médecins, ainsi que l’obsession de seulement développer le tourisme, ont détruit celles qui étaient deux des plus grands accomplissements de Cuba. De Cuba, pas de Castro.

En tant qu’ancien gamin asthmatique, je n’oublierai jamais les infirmières qui s’occupaient de moi dans une petite clinique, au milieu de la nuit, à La Havane. Elles ne m’ont jamais demandé de l’argent, ni même mon nom ou mon adresse. Elles m’ont simplement offert leur sourire bienveillant. Plus tard, en grandissant, j’ai compris les difficultés de l’âge adulte dans un pays du Tiers Monde. Les résultats en matière de santé et d’éducation sont donc dus à ces travailleurs-euses sous-payé-es. Pas à l’Etat. Pas à Castro. »

La révolution cubaine était une révolution populaire. Elle a commencé comme un renversement réformiste d’un dictateur, avant d’être volé par une petite élite (nouvellement créée). Elle devint donc Castriste, pas communiste.

D’autre part, anticipant déjà ceux-celles qui me diront que Cuba deviendra désormais libre et prospère … Je leur rappellerai les innombrables décès précoces d’enfants à travers le monde en raison de la faim (selon le Programme alimentaire des Nations Unies, l’Humanité tout entière peut être nourrie) et de maladies guérissables. Et ce même dans les pays « libres ». Je leur répéterai aussi que la démocratie ne consiste pas uniquement à exprimer ouvertement ses opinions (sans que le pouvoir en ait que faire), c’est prendre en charge sa vie et cela implique des programmes de Sécurité Sociale, des systèmes publics de santé et d’éducation décents. Les mêmes choses que la droite /la gauche « modérée » attaquent année après année, réforme après réforme. C’est-à-dire les mêmes qui demandent aujourd’hui à Cuba d’être libre… tout comme Haïti et sa population appauvrie, je suppose.

La liberté, l’égalité … restent les objectifs de l’Humanité. Elles n’existaient pas à Cuba tout comme elles n’existent pas en France, aux États-Unis, en Espagne ou n’importe quel autre endroit dans le monde. Ces objectifs sont encore accessibles, mais nous n’avons pas besoin de dirigeants pour les obtenir, peu importe leur « grandeur ». Il n’y a pas de surhomme. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. »


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