• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Christian Labrune Christian Labrune 1er décembre 2016 21:29

Refuser fermement toute idée de ce qu’on nommera plus tard la laïcité fait partie des fondements originels les plus importants de la religion coranique. Mais l’enseignement de la « bonne criminalité seulement dépassée » du judéo-christianisme est tout aussi insensé et dangereux.

------------------------------------------------------------

Pierre Régnier

On peut certes trouver quelques horreurs dans la Bible, mais je ne vois pas qu’il soit bien nécessaire d’insister là-dessus aujourd’hui parce qu’il n’y a plus personne pour s’en soucier ni pour prendre au sérieux des textes dont l’archaïsme saute aux yeux immédiatement. Les dernières violences religieuses en France datent de la fin du règne de Louis XIV, après la révocation de l’Edit de Nantes, et se sont exercées contre la Religion Prétendue Réformée, comme on disait alors. S’il y a ensuite des violences qui s’exercent à cause de la religion, c’est plutôt le catholicisme qui les subit à l’époque révolutionnaire, et ce que les congrégations auront eu à vivre plus tard à l’époque du petit Père Combes n’était pas particulièrement drôle non plus pour les religieux, même si on n’a massacré personne.

Aujourd’hui, les chrétiens en France constituent certes un groupe de pression qui peut réagir en certaines circonstance, par exemple au moment des fantaisies socialistes concernant le « mariage pour tous », mais cela reste tout à fait admissible dans le cadre des institutions républicaines. Si le christianisme était encore violent, les assassinats islamistes auraient dû engendrer une autreviolence en miroir, mais on n’a rien vu de tel. On aura plutôt observé, bien au-delà du petit monde des gens qui vont encore à la messe le dimanche, et dans une société devenue indifférente aux dogmes et à leur subtilité, une très surprenante résurgence de ce qu’il y a de plus fade dans la morale des Evangiles subie durant des siècles : tu viens de me donner une baffe, mais je ne te détesterai pas pour autant (bouquin d’un survivant du Bataclan dont j’ai oublié le titre). Ce qui revient à dire : tu peux maintenant me frapper sur l’autre joue. Masochisme obscène.

On ne peut donc pas mettre toutes les religions dans le même sac. Les papes, à l’époque classique, prétendaient bien encore dicter quelquefois aux princes leur politique, mais depuis la « pragmatique sanction » de Bourges à la fin du XVe siècle, le gallicanisme a toujours prévalu sur la tendance ultramontaine : pouvoir politique et pouvoir religieux auront toujours été relativement séparés, et chaque conflit avec la papauté n’aura fait qu’augmenter la distance.

Rien à voir avec un islam qui prétend s’imposer partout, qui s’étend déjà dès les Abbassides, au XIe siècle, de l’Espagne jusqu’aux rives de l’Indus, et regarde toute terre non-musulmane comme un espace à conquérir et à convertir. Aucune espèce de séparation entre le religieux et le politique. On est là depuis le début dans un système qui illustre à la perfection la définition qu’on donne des systèmes totalitaires. Le musulman français d’il y a trente ans ne se souciait pas de ces sortes d’ambitions islamistes et les ignorait probablement, mais la prédication salafiste d’Al Jazeera déversée par les paraboles et le noyautage des associations par les Frères musulmans héritiers des conceptions d’un Hassan al-Banna très inspirés par le nazisme auront fini par créer au milieu de la société française des ïlots d’archaïsme médiéval qui n’ont cependant aucune chance de pouvoir y perdurer. Tout cela disparaîtra avec les dernières convulsions d’un islam déjà au terme d’une régression qui est l’exact équivalent d’une agonie. Cela dit, on n’est pas encore tout à fait sorti de l’auberge : il y a des agonies qui peuvent se prolonger et font rêver du bonheur de la mort subite. Toutes, cependant, se terminent toujours de la même façon.

On est encore dans le religieux ; j’en profite donc pour prophétiser : dans vingt ans, partout, nous en serons tous sortis, comme on sort d’un long cauchemar.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès