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VDJ VDJ 2 décembre 2016 14:27

@eric
Erreur classique. L’aide cubaine est accordée à des tas de pays, y compris des pays très éloignés de son idéologie... Cuba a offert de l’aide à la Floride après Katrina (platement refusée), a envoyé des secours au Pakistan (dans l’Himalaya en 1998 après un tremblement de terre), il y avait même des médecins Cubains au Koweit lors de l’invasion de ce dernier par l’Irak de S. Hussein... Et c’est d’ailleurs sûrement une des raisons pour lesquelles bénéficie d’un respect aussi large et unanime... hors des US et de l’Europe... Selon le pays et ses ressources, cette aide est « payée » ou non. Haiti ne paie rien, alors qu’ils sont entre 1500 et 3000 (selon derniers chiffres consultés) en permanence sur place. Le Venezuela échange du pétrole. Le Brésil paie. La Namibie ne paie pas.

L’aide ramené au PIB du pays, ça donne quoi ?

Cuban Adjustment Act : loi américaine (unique au monde) qui accorde automatique le droit d’asile, et une allocation financière, à tout Cubain (et uniquement cubain) qui pose le pied sur le sol des Etats-Unis. Posez un pays du tiers monde (n’importe lequel) à 150 km de la France (au hasard) et faites voter la même loi par l’Assemblée nationale. A votre avis, quel serait le résultat ?

Intéressant, cette loi n’est jamais mentionnée dans les médias. Elle constitue pourtant un pilier des désaccords entre Cuba et les Etats-Unis. (Remarquez, on n’a jamais entendu une explication sur le blocus non plus, sinon qu’il est parfois mentionné au passage, mais jamais, jamais expliqué.) On en arrive à des contradictions comme celle-ci (lisez-bien) : Cuba exige des Etats-Unis qu’ils accordent PLUS de visas aux Cubains. Car dans la pratique, les Etats-Unis refusent les visas aux Cubains - ou les distribuent via un système de Loto (sic). Mais si un Cubain arrive, à la nage, par bateau ou avec un pistolet posé sur la tempe d’un capitaine de rafiot, il est automatiquement accordé l’asile...

Et pendant ce temps, les US construisent un mur à leur frontière sud. Hum...

Mais cédons la parole aux yankees eux-mêmes :

« De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à-vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer. Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] Quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violation des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. »

Jay Taylor, responsable de la Section des Intérêts Américains (sorte d’ambassade mais informelle - NdT) à Cuba entre 1987 et 1990, in « Playing into Castro’s hands », the Guardian, Londres, 9 août 1994.


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