Et moi je suis sidérée qu’une personne qui est probablement dans le monde enseignant puisse soutenir de telles propositions (et non je ne fais toujours pas partie du personnel enseignant, je n’ai toujours pas le fameux sésame qui me fait passer d’« étudiant » à « professeur ») :
1. Encore une fois, si un professeur ne doit que maîtriser son sujet, pourquoi alors ne pas donner à chaque élève une bonne encyclopédie, pas besoin d’un être humain avec ses doutes et des hésitations, vivement l’ère des robots-professeurs !
Et qu’on m’explique en quoi l’étude plus qu’approfondie d’une oeuvre obscure que personne ne connaissait est garante de la bonne maîtrise d’une discipline.
2. L’oral pré-professionnel ne demande en aucun cas d’élaborer une séquence, il faut faire correspondre des documents avec les connaissances didactiques (et non pas pédagogiques) ainsi qu’institutionnelles.
Justement, lors de cet oral, nous ne sommes toujours QUE des étudiants pour le jury, et il ne faut surtout pas brûler les étapes, c’est à eux de nous dire si on aura le droit à la rentrée d’élaborer des séquences.
3. A propos de la chance, je vous dirai simplement que durant la première année j’ai préparé le concours sans grande conviction juste « pour voir » et j’ai reçu de meilleures notes que l’année suivante où j’ai préparé le concours très sérieusement dans un IUFM... La logique voudrait qu’une année de préparation sérieuse donne de meilleurs résultats qu’une année d’essai, non ?
4. Pour l’année de stage, je ne reviendrai pas dessus, d’autres personnes ont laissé des commentaires forts pertinents quant à l’absurdité de cette seconde année d’IUFM (car je le rappelle, la première année est celle de la préparation au concours, on peut très bien faire 4 ou 5 « premières » années sans jamais passer en seconde année, c’est la subtile différence entre « étudiant » en IUFM et « stagiaire » en IUFM - étudiant pas payé / stagiaire payé)
5. Et pour le mémoire, je parlais de l’écriture d’un mémoire durant la PREMIERE année, une fois professeur, enfin stagiaire, l’écriture de ce mémoire perd tout son intérêt. Tout le monde sait très bien que ce mémoire est seulement là pour justifier le U (pour universitaire) de IUFM.
Conclusion :
« on recrute de plus en plus de professeurs non-titulaires » et à qui la faute ? Si on recrutait plus de « vrais » professeurs, il n’y aurait pas besoin de boucher les trous avec les vacataires (statut plus que précaire par ailleurs, mais c’est un autre débat).
« et qui n’ont pas été stagiaires », encore une fois, il est certain que le passage par cette année peut-être un complément pour les « bâchoteurs de concours », mais ce n’est pas avec 6H de cours par semaine et des formateurs qui n’ont pas eu un élève de moins de 20 en face d’eux depuis 15 ans (un peu trop dépressifs ou très bien pistonnés fonctionnent aussi) que les stagiaires deviennent par magie les meilleurs professeurs possibles (en seulement 1 an, la magie de l’IUFM sûrement).
Le gros problème, c’est qu’il faut revoir complètement la formation PUIS le recrutement des professeurs à partir du bac. Mais là, ça demande une réforme en profondeur, et j’ai bien peur que personne n’assume la responsabilité de ce séisme éducatif pourtant terriblement nécessaire.
(il n’y a qu’à voir les réactions très différentes que suscite cet article)