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Analis 11 avril 2017 23:00

Attention, il se pourrait que la vérité soit bien différente. On aurait bien affaire à une gigantesque mise en scène dans le but d’une manipulation de masse, mais elle pourrait être d’une nature toute autre, et encore beaucoup plus monstrueuse :

http://www.voltairenet.org/article195897.html

[quote]La défense anti-aérienne syrienne comprend des S-300 contrôlés par l’armée arabe syrienne et des S-400 servis par l’armée russe. Ces armes sont supposées capables d’intercepter des missiles de croisière, bien que cette situation ne s’est à ce jour jamais présentée au combat. Il s’agit bien sûr d’armes au déclenchement automatique. Elles n’ont pas fonctionné non plus. Aucun missile anti-missile n’a été tiré, ni par l’armée russe, ni par l’armée syrienne.

Lorsque les missiles de croisière états-uniens ont atteint leur cible, ils ont trouvé une base militaire quasi-vide, qui venait juste d’être évacuée. Ils auraient donc détruit le tarmac, des radars et des avions depuis longtemps hors d’usage, des hangars et des habitations. Ils ont cependant fait une douzaine de victimes, dont neuf sont décédées.

Alors qu’aucun missile de croisière n’a officiellement été égaré ou détruit, seuls 23 et non pas 59 ont frappé la base de Sha’irat.

Que signifie cette mise en scène ?

Le président Trump tente depuis son accession à la Maison-Blanche de changer la politique de son pays, et de substituer des formes de coopération aux affrontements actuels. Sur la question du «  Moyen-Orient élargi », il a pris position pour la « destruction » des organisations jihadistes (et non pas pour leur « réduction », comme l’évoquait son prédécesseur).

Au cours des derniers jours, il a reconnu la légitimité de la République arabe syrienne et donc le maintien au pouvoir du président démocratiquement élu Bachar el-Assad. Il a reçu le président égyptien, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, allié de la Syrie, et l’a félicité pour sa lutte contre les jihadistes. Il a rétabli un canal direct de communication entre Washington et Damas.

Le problème du président Trump était de convaincre ses alliés d’appliquer sa politique quel que soit l’investissement qu’ils aient pu dépenser pour renverser la République arabe syrienne.

Il est certes possible que le président Trump ait fait volte-face en trois jours à la simple vue d’une vidéo diffusée par YouTube, mais il est plus probable que son action militaire de ce matin s’inscrit dans la logique de son action diplomatique précédente.[/quote]

Non, ça n’a rien à priori d’une incongruïté, cette dernière hypothèse serait plus probable en effet. Certains éléments bizarres plaident en effet en faveur d’une base désertée, tels le nombre étonnamment faible de victimes annoncé par les syriens (entre 9 et 12, dont des civils), et l’annonce, faite par l’agence Reuters et l’OSDH, et confirmée par des sources syriennes, que la base de Chayrat était de nouveau opérationnelle juste après les frappes.

Il y a au moins un point sur lequel une telle stratégie pourrait porter ses fruits, et qui est commun aux deux scénarios (avec ou sans entente préalable) au niveau des motivations : cela débarrasserait Trump des encombrants procès en « ingérences russes » dont il aurait été bénéficiaire durant la campagne, et qui empoisonnent le début de sa présidence, jusqu’à la vie parlementaire (un sénateur venait d’annoncer qu’il refusait de présider la commission parlementaire qui devait les enquêter, dans un contexte très houleux). On pourrait aisément comprendre que les russes et les syriens aient pensé qu’il était important de lui faciliter la tâche, fut-ce au prix de (petits) sacrifices. On verra la suite, mais il est certain que ses détracteurs qui capitalisaient sur ces notions, en dépit de leur mauvaise foi évidente, vont se retrouver bien embarrassés.

Après tout, il est vrai que Tillerson semble avoir suivi ce genre de tactique depuis janvier, acceptant de faire des déclarations nettement anti-russes en surface, afin de calmer les médias et les comités sénatoriaux et obtenir la validation de sa nomination, tout en œuvrant subtilement en coulisses en faveur d’un rapprochement subtil et progressif avec les positions russes, tant en Syrie qu’en Ukraine.


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