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Legestr glaz Ar zen 27 avril 2017 14:04

@Le421


Vous êtes assez gonflé de parler de secte lorsque le programme de Mélenchon n’est pas applicable dans le contexte des traités européens. Alors comment faire ? Désobéir ! Miracle, la désobéissance règle tous les problèmes ! Comme par enchantement ! Comme les enfants qui désobéissent et qui se prennent une bonne fessée. Tsipras l’a reçu sa fessée. Il est impossible de modifier les traités. Vous n’arrivez pas à la comprendre parce que votre gourou vous a embrumé l’esprit ! C’est cela que d’appartenir à une secte. On n’arrive plus à raisonner par soi même !

Le réel talent oratoire de Jean-Luc Mélenchon, que nous apprécions comme spectacle, nous a laissé politiquement indifférents. C’est le fond qui nous intéresse, les projets, les programmes, les stratégies, dépouillés de tout artifice. Nous avons plutôt tendance à penser que lorsque la forme prédomine en politique, c’est que le fond n’est pas très présentable.

Le programme de Jean-Luc Mélenchon est une curiosité. Il fourmille d’excellentes idées pouvant être mises en œuvre dès maintenant tout en restant dans le système néolibéral. Mais il accumule aussi des formules volontairement ambiguës pour noyer le poisson.Surtout sur les grandes questions stratégiques desquelles tout dépend pour l’avenir de notre pays. Il refuse l’obstacle et la rupture avec le système euro-libéral. C’est pourquoi les nombreuses bonnes idées qu’il présente ne verront jamais le jour, car elles sont incompatibles avec le maintien de la France dans l’euro et l’Union européenne. Système, quoiqu’il en dise, dont il ne veut pas sortir. En tout cas, même s’il le voulait, il ne le pourrait pas tant sa vision du sujet est confuse.

Il existe un système mélenchonien d’expression écrite et orale. Il consiste à prendre des sujets politiques sur lesquels il n’a pas forcément envie de prendre une position claire, et à leur appliquer un embellissement littéraire. Il s’agit de trouver un bon mot, ou d’emballer la chose d’une enveloppe rhétorique qui pourra être interprétée au gré de l’imagination des lecteurs, tant la formulation aura été floue.

En cultivant volontairement le flou, Mélenchon vise un double objectif. D’une part, il veut rassurer le « système », qui sait lire ce genre de prose, afin de lui montrer qu’il est compatible avec le système. D’autre part, en jouant sur les émotions, il veut donner l’impression qu’il prend en compte la souffrance du peuple. En jouant sur les deux tableaux, il espère réaliser le rassemblement électoral qui le portera à la victoire. Si tel était le cas, ce rassemblement hétéroclite volerait en éclats dès la première épreuve qu’il devra affronter. Et ce sera, une nouvelle fois, la déception.

Pour convoquer une assemblée constituante et changer de république, comme le souhaite Monsieur Mélenchon, il faut être dans un pays souverain. Or la France est dépendante de l’Union européenne par le traité de Lisbonne qui, rendu constitutionnel, soumet le droit interne (français) au droit communautaire. Jean-Luc Mélenchon propose encore une solution inefficace et n’expose pas la vraie raison de ce qu’il dénonce : la mondialisation néolibérale.

La nature de la « construction » européenne – ce que ne veut jamais reconnaître Jean-Luc Mélenchon, c’est la mise en place d’un système entièrement soumis aux classes dirigeantes européennes, par élimination du seul facteur qui pouvait remettre en cause leur domination : l’élection de majorités alternatives aux politiques néolibérales dans chaque nation. C’est pourquoi les souverainetés étatiques (nationales) ont été si réduites.



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