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Samuel Moleaud 19 mai 2017 17:19

Merci pour cette excellente lecture et analyse brillante dont je partage le message.


Évidemment, le grand Capital n’a aucun intérêt à ce que la population soit savante. Les gens savants sont des gens qui se posent plein de questions, or pour que vive l’idéologie néolibérale, il faut rendre dociles et corvéables à merci les individus dont on a préalablement pris soin qu’ils soient désargentés, dépossédés de leur pouvoir de changer les choses, dépossédés de l’envie même de s’intéresser aux choses pour pouvoir mieux réfléchir à comment les changer...Une population d’esclaves consentants est plus souhaitable qu’un peuple instruit et organisé dans la direction d’un vouloir vivre ensemble pacifiquement et pensant au progrès, à la planète, à nos enfants, à demain.

Pour y parvenir, les sociétés d’autrefois avaient recours à la guerre, aux dictatures autoritaires. Nous avons désormais la propagande médiatique des baronnies éditocratiques.
Il suffit, disait Goebbels dans les années 30, de marteler qu’un rond est un carré pour qu’à l’issue d’une campagne de matraquage, les gens y croient et s’écharpent pour affirmer la véracité du non-sens. Rapporté à notre société engluée dans ses propres marasmes, le Capital vit ses derniers spasmes. Il faut donc d’urgence inféoder les esprits avec la culture d’entreprise et la doxa managériale dès l’école. Et cela fonctionne : en sortant du système scolaire, que fait-on ? Est-ce que l’on prend un avion pour découvrir une culture et sa langue étrangère, pour vérifier ce que nous enseignent les auteurs classiques ?

Non, on cherche un travail. On demande à un supérieur hiérarchique de nous acheter un peu de force de travail. 
Et quand des inconnus se rencontrent, la question « tu fais quoi ? » vient presque directement après celle qui s’enquiert de la bonne santé. Il faut bien qu’à la sortie de l’école, nous ayons des connaissances nous permettant de nous épanouir, de vendre le fruit de notre travail (au sens d’activité, non d’emploi), mais il est dangereux d’habituer les enfants à vendre pour avoir de l’argent plutôt que vendre pour la réalisation de soi. Or cette question du « Tu fais quoi ? » ne demande pas vraiment ce que fait la personne, mais le montant estimé de son salaire annuel, exprimé en k€.
 
Nous sommes une population d’aliénés et de prisonniers cognitifs qui nous battons corps et âme pour faire perdurer les conditions de notre propre aliénation - que l’on soit pauvre ou aisé -, et cela ne peut mener qu’à la déshumanisation.

Nous n’en serions pas là si nous avions un réel système d’éducation, avec notamment des cours d’autodéfense intellectuelle par exemple...

Il y a quelques années, je regardais le film Idiocracy en pouffant de rire devant cette petite fiction grivoise. Aujourd’hui, je trouverais tristement de nombreux points commun avec la réalité.

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