@diogène
Vous auriez dû
développer car votre propos est ambigu. Pensez-vous que ce qu’on
appelle par antiphrase le « néolibéralisme » ne soit pas
totalitaire ?
Entendons-nous sur
le sens de totalitaire : il signifie que la totalité du champ de
pensée est monopolisé par la doctrine dominante.
Et si l’on cite le
communisme (le marxisme en réalité) comme exemple typique de
totalitarisme intellectuel et social, il ne faudrait pas oublier
l’exemple encore meilleur du catholicisme, du moins quand il était
assisté par le pouvoir politique dans l’Ancien Régime pour
terroriser les incroyants et surtout l’exemple de l’islam ou du
judaïsme qui prétendent tous deux, encore aujourd’hui (!), pour le
croyant le plus soumis, déterminer non seulement sa vie sociale et
celle de la société tout entière mais également sa vie privée,
sa vie intime même.
Avec cette
définition de totalitaire et de totalitarisme, il est incontestable
que pour se maintenir, le capitalisme qui a évolué, du fait de la
baisse tendancielle du taux de profit, vers le resserrement
inéluctable de ceux qui en profitent et un élargissement tout aussi
inéluctable de ceux qui en pâtissent (le phénomène sera accentué
avec l’ère Macron au grand dam des catégories qui se croyaient
privilégiées par lui), doit empêcher toute contestation de son
aberration économique et sociale.
Et c’est pourquoi,
malgré une âpreté toujours plus grande pour le profit,
l’ultra-capitalisme financiarisé actuel consent à des pertes
importantes sur les moyens d’informations privés après s’être
emparé des moyens d’informations publics, radios et télés dont la
vassalité devrait faire honte à tout citoyen français.
Ce qu’il n’avait pas
prévu et essaie de combattre de plus en plus ouvertement en rognant
sur les libertés fondamentales, c’est la possibilité pour ses
opposants de démontrer sa nocivité sur Internet.
Ainsi sans la
« toile », Mélenchon aurait réalisé un score beaucoup plus
faible.
C’était bien
entendu le seul candidat que les tenants de l’ultra-capitalisme ne
voulaient pas voir au second tour de la présidentielle. Ils ont
réussi mais de justesse et n’ont pu empêcher ce qui est dramatique
pour eux, que les députés FI dorme un groupe autonome.
(L’hebdomadaire Marianne avait rêvé qu’il faudrait l’appoint des
communistes pour avoir quinze députés. Caramba ! C’est raté !)
La priorité est
donc désormais de museler la contestation intellectuelle de
l’ultra-capitalisme sur Internet. Mais la technique joue contre cette
priorité en la circonstance. Car le réseau est indispensable à la
mondialisation et malgré leur inertie et leur aveuglement, une
censure trop voyante risquerait d’entraîner une prise de conscience
chez les citoyens les plus moutonniers.
L’ultra-capitalisme
ne peut que perdre sa guerre de survie tout comme le nazisme ne
pouvait que perdre la guerre car ennemi de trop de gens. La question
est : quand cela aura-t-il lieu ?
Quels dégâts
sociaux et environnementaux aura-t-il pu causer avant son
remplacement par une société authentiquement libérale, solidaire
et respectueuse de son écosystème ?