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Reinette (---.---.221.104) 27 février 2007 16:08

Si l’actualité sociale est si mal couverte, c’est essentiellement parce que les journalistes responsables des contenus et de l’orientation de l’information sont des créatures du système et qu’ils font en sorte de donner de la réalité observée la représentation la plus conforme à la célébration du système.

Cela est vrai de la plupart des journalistes, qu’ils soient précaires ou titulaires, compte tenu de leurs origines sociales, de leur culture générale et de leur formation professionnelle.

Étant donné leurs catégories mentales et leurs structures de perception, de pensée et de sentiment socialement constituées, ils sont incapables (à quelques remarquables exceptions près) d’avoir des rapports sociaux existants une autre vision que la vision niaisement euphémisée, psychologisante, dépolitisée, émotionnelle et consensuelle qu’en cultivent les rédactions.

Toutefois, on voit pointer maintenant chez les journalistes une inquiétude nouvelle. Les concentrations et fusions des entreprises de presse, l’emprise grandissante des technologies nouvelles sur le travail journalistique, l’invasion des journaux gratuits et de leur information en confettis, le despotisme sans partage de la pub, l’extension fulgurante de la communication par Internet, le recours systématique aux consultants et spécialistes extérieurs, tout concourt au surgissement d’une interrogation inédite, qui ne va pas manquer de tarauder de plus en plus la corporation et le public :

« à quoi servent les journalistes, a-t-on encore vraiment besoin d’eux ? »

Leurs patrons les tiennent déjà pour des quantités négligeables. En quoi, en dehors du fait de chanter leur propre louange et d’encenser les dominants, leur travail est-il irremplaçable ?

Il ne suffit pas de faire sécession avec le monde extérieur, comme ont fait nombre de moines, de hippies et d’autres marginaux de tous les temps, pour se débarrasser de ses structures et de sa logique.

On ne se débarrasse pas si facilement d’un système social et les structures de la société curiale sont pratiquement les mêmes à la Cour de Versailles et à la Cour des miracles.

Ni la révolution au sens classique du terme, ni la réforme morale individuelle n’y suffisent. Il faut conjuguer les deux. Ce qui n’est pas une mince affaire.


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