@Daniel Roux
Je ne suis pas
gaulliste : de Gaulle était foncièrement un homme de droite
appliquant un programme social de droite quand il le pouvait mais
ayant retenu les leçons de la Libération quand il devint évident
que les Français qui connaissaient le programme souhaitaient à la
quasi unanimité qu’on applique les projets sociaux, économiques et
politiques élaboré par la Résistance dont il se voulait être le
chef.
Et en effet, les
atteintes à l’école publique, les ordonnances sur la Sécurité
sociale, la place faite aux affairistes avec pour conséquence la
succession des scandales financiers, le rôle quasi officiel laissé
au Service d’Action Civique de Pasqua, un ramassis de « barbouzes »
et de truands (cf. l’affaire Ben Barka), la répression très dure
des mineurs de charbon du Nord, cela pèse beaucoup du mauvais côté
de la balance.
Cependant on ne peut
l’accuser d’avoir seul contre tous rallumé la guerre en Indochine
après la fin de l’horrible occupation japonaise. C’est une partie du
peuple français convaincu que notre présence là-bas était un
bienfait pour le peuple indochinois qui réclamait ce retour des
enseignants et des médecins dans ce pays ... ainsi qu’une partie de
la bourgeoisie indochinoise qui craignait que le peuple, travaillé
par le communisme chinois et le prestige de l’Armée Rouge
victorieuse des nazis, ne lui conteste pouvoir et privilèges.
Ho Chi Minh et ses
partisans étaient très minoritaires en 1945, pas du tout des
« poissons dans l’eau » comme ils le deviendront plus tard
quand les Français seront remplacés par des Étatsuniens intéressés
et corrupteurs.
Le sentiment que les
colonisés étaient bénéficiaires en termes de développement et de
progrès social était fort dans la société française. C’est
pourquoi, pour rétablir la souveraineté française en Indochine, il
ne fut pas nécessaire de recourir au contingent car le nombre de
volontaires pour l’aventure était tel que les recruteurs purent
effectuer des tris sévères parmi eux.
Quand de Gaulle
arrive au pouvoir en 1958, les « événements » d’Algérie
durent officiellement depuis quatre ans, depuis la Toussaint 1954 et la vague
d’attentats effectués par les indépendantistes s’appuyant davantage
sur l’islam que sur le socialisme à la Nasser. Le général n’est
donc pas responsable du commencement de ce conflit atroce. Au
contraire, il y a mis fin avec l’assentiment de la quasi totalité
des métropolitains.
Si les Pieds-noirs
ont dû quitter l’Algérie indépendante, ce n’est pas la faute de De
Gaulle mais celle du FLN qui promettait le cercueil à ceux qui ne
feraient pas la valise.
Il est vrai que la
façon dont la France a traité les harkis souhaitant se réfugier
dans notre pays pour échapper aux tortures et assassinats qu’ils ont
subi de la part de leurs « frères » en religion a été
lamentable, mais là non plus, on ne peut incriminer de Gaulle seul : la
majorité des Français et notamment des chrétiens de conviction, très nombreux à
cette époque, ne souhaitaient pas l’arrivée massive d’étrangers
(car les harkis étaient vus comme tels) musulmans de surcroît.