Beaucoup d’affirmations dans cet article me semblent fausses.
L’histoire de la cigale est par exemple clairement une fable.
Le pays souffre certes sévèrement de la baisse du prix du pétrole. Mais elle n’est pas la cause de l’inflation et des pénuries qui touchent le pays.
La conséquence première de cette baisse du prix du pétrole c’est une récession dans les secteurs économiques touchés, et donc du chômage pour les personnes qui y travaillent.
Ensuite la conséquence la plus grave c’est l’impact sur le budget de l’état. Face à une baisse considérable de ses recettes le gouvernement a choisit de faire des coupes sévères dans diverses dépenses sociales, et c’est donc d’abord directement la redistribution des richesses organisée par Chavez par l’intermédiaire de prestations sociales qui sont touchées, et donc tous ceux qui en bénéficiaient, ce qui s’ajoute à la récession et à la violence sociale pour les vénézueliens.
Les pénuries elles ont commencé depuis 2003, et il y avait des pénuries même au moment où le prix du pétrole et donc les revenus tirés de son exploitation étaient au plus haut.
De plus beaucoup d’autres pays sont touchés sévèrement par la baisse du prix du pétrole et pourtant ils n’ont pas été touchés par de telles pénuries et une telle inflation.
Les vraies causes sont à chercher ailleurs.
Notamment du côté du marché noir et des attaques spéculatives sur le Bolivar, la monnaie vénezuelienne.
Comment se fait-il que la corruption et l’agression économique et financière subit par le pays sont systématiquement écartés quand quelqu’un cherche à donner des explications à la situation dramatique du pays ?
Bien que l’on puisse toujours accuser le gouvernement de ne pas avoir assez investit dans le développement d’autres activités, il convient de s’attarder sur la valeur de cet argument et sur ses fondements.
L’importance de l’exploitation du pétrole dans l’activité économique du pays ne saurait à elle seule justifier cette affirmation, car cette importance est historique, et le pays possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, son voisin etats-unien est son principal client, et la demande de ce client est évidemment gigantesque et grandissante.
Quand on regarde l’évolution économique du pays, on s’aperçoit que toute la période est assez inégale à cause de la crise de 2008 qui a sévèrement impacté déjà le pays. Mais le reste du temps ce sont bien tous les secteurs économiques qui ont affiché une croissance quasiment équivalente, ce qui va à l’encontre de la fable de la cigale que l’on tente de nous faire gober.
Enfin il est important de comprendre que les entreprises de ce pays sont essentiellement privées. Même si l’état a nationalisé un certain nombre d’entreprises dans des secteurs stratégiques, il ne faut pas non plus exagérer l’importance de son pouvoir et sa responsabilité dans l’évolution de l’économie du pays. Les propriétaires de ces entreprises soutenant ou faisant partie carrément généralement l’opposition.
Enfin il faut se rappeler que derrière tous ces chiffres il y a des êtres humains, et qu’à l’arrivée de Chavez au pouvoir une large partie de la population était illettrée. Et développer une économie requiert de la main d’oeuvre de plus en plus qualifiée. Sur ce point Chavez a bien fait un gros effort d’investissement, en remettant les enfants à l’école et en multipliant par deux le nombre d’étudiants.
Le développement de l’économie intérieur est liée à la demande intérieur, il faut bien que les venezueliens puissent acheter les biens et les services produits par l’économie, et pour cela il leur faut des revenus.
Le développement de l’économie extérieure possède la même faiblesse que celle qui leur est reproché avec le pétrole, ils seront sujets systématiquement à la conjoncture internationale.
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