@Fergus
Dans
notre pays, seules quelques régions frontalières pourraient être
tentées par l’indépendance. Et encore, sur le papier seulement
car dans les faits, les populations locales y sont très largement
opposées.
Attention,
le phénomène d’imitation est certainement possible en France en
Catalogne du Nord (Roussillon et nord de la Cerdagne) ; une région
qui a longtemps été pauvre du fait du centralisme de l’État
français, et n’osait pas voler de ses propres ailes, mais le
ressentiment est certain et le particularisme y gagne du terrain,
comme ailleurs. Je me souviens aussi avoir lu il y a quelques années
des sondages en Franche-Comté et Savoie du Nord qui donnaient une
majorité favorable à un rattachement à la Suisse ; pas
d’indépendantisme, donc, mais du séparatisme, oui. Certes, mis face
à un vrai référendum d’auto-détermination, je doute fort que ces
sondés osent franchir le pas, mais il n’empêche que le potentiel
est bien là. C’est valable aussi pour d’autres régions, comme la
Bretagne, où la réticence du gouvernement français à mener la
répression après l’insurrection (le mot n’est pas trop fort) des
Bonnets Rouges révèle la peur de celui-ci que la situation déraille
complètement.
Pour
revenir sur le cas de ce référendum catalan, la réaction du
gouvernement espagnol a été très mauvaise, il aurait mieux valu
ignorer le scrutin et mettre à l’amende ceux qui l’avaient organisé,
comme en 2014, en fait, les responsables catalans d’alors devant
encore payer de très fortes sommes en remboursement des dépenses
effectuées aux dépens des institutions publiques (procédure qui
peut aussi être utilisée en France dans le cas de référendums
municipaux illégaux, car oui, un référendum peut très bien être
illégal). Maintenant, une évolution vers la guerre civile est
possible, suite aux photos largement diffusées de violences
policières (bien que celles-ci n’aient pas été pires qu’en France
lors des manifestations récentes). Cependant, cela ne doit pas nous
empêcher de nous interroger sur la pertinence du concept
d’auto-détermination, on peut le défendre quand on a affaire à une
région/nation/ethnie qui est soumise à l’arbitraire et
l’oppression, en danger de disparition culturelle, mais demeure-t’il
légitime dans le cas d’une qui n’est rien de tout ça. Qui au
contraire est reconnue et prospère, tant culturellement que
politiquement et économiquement, et bénéficie d’arrangements
institutionnels favorables ? Les catalans ne pouvant en rien se
prétendre opprimés ou discriminés, leur revendication ne relève
que sur l’égoïsme financier. On n’est même pas là dans la même
situation que l’Écosse, qui bénéficie de nombreuses subventions de
l’État britannique (même si dans l’imaginaire écossais, la
revendication est décalée vers le contrôle des ressources
naturelles, dont ils affirment être spoliés par ce même État).
Là, par leurs revendications extrémistes, les catalans sèment
simplement le chaos dans l’Union Européenne.
Sinon,
non, la Bohême et la Moravie ne se sont jamais séparées, elles
sont toujours réunies dans la République Tchèque (il n’y a
d’ailleurs toujours pas de nom pour la Tchéquie !). Grave confusion
là avec la séparation de cette dernière de la Slovaquie.