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Christian Labrune Christian Labrune 4 octobre 2017 15:00

Jeussey de Sourcesûre

Je n’avais pas vu cette photo. Il faut dire que les media ne me passionnent guère, et je me méfie toujours des photos qui exhibent la violence.

Les auteurs de ce détournement se sont inspirés des méthodes de Pallywood qui sont connues depuis très longtemps. Le cas le plus classique étant celui de l’enfant Al Dura, avec son père derrière un bidon, canardé pendant quarante minutes par des Israéliens munis de fusil de guerre, qui ne sont pas très loin, qui parviennent à tuer l’enfant, mais pas le père. A la fin, l’enfant mort regarde quand même, en relevant son bras, pour savoir si la prise de vue est finie et s’il peut se relever. Le père est salement blessé, mais il est resté assis pendant les quarante minutes, et il n’y a pas la moindre tache de sang sur sont vêtement. Un héros palestinien sait réprimer un saignement, et même s’il est causé par un gros calibre. Il ne s’agit là que d’un exemple parmi des centaines d’autres, certains plus vrais, hélas : quand les habitants étaient prévenus qu’on allait bombarder, lors du dernier conflit à Gaza, le Hamas les obligeait manu militari à rester sur place. Ca permettait de faire après cela des photos bien saignantes et tout à fait véridiques.

L’an passé, on a vu les excités somnambules de la République (leur jugement a lieu actuellement) défoncer, sur les berges du Canal Saint-Martin, la vitre arrière d’une voiture de police pour y jeter un fumigèe qui déclenchera l’incendie. Cette fois, la video n’était ni un montage ni un détournement. Ces parfaits abrutis -ils l’ont expliqué un peu après dans leur prose inimitable-, voulaient avoir « du poulet rôti ». Cette excellente recette de cuisine sera reprise quelques mois plus tard par les excités de je ne sais quelle banlieue. Plusieurs des occupants de la voiture, cette fois, n’auront pas le temps de sortir, et ils garderont des cicatrices jusqu’à la fin de leurs jours.

Ces utilisations de la photo sont fort contestables. Votre article l’est tout autant : qu’est’-ce que vous voulez prouver ? Que dira-t-on demain des images des violences policières à Barcelone ? Faut-il encore une fois répéter que les media nous manipulent ? La belle affaire : tout cela n’est pas bien nouveau, et il suffit d’avoir un minimum d’esprit critique.


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