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O Coquinos O Coquinos 5 octobre 2017 19:28

Bonsoir monsieur Charbonneau.

Quel joli travail de dissection vous avez accompli là !

En France, nous avons aussi de multiples médias hollywoodisés depuis de nombreuses années, dont les moins nocifs ne sont pas toujours ceux qui sont financés avec l’argent public (vous paraissez fort bien les connaître au regard de votre liste de références). Il s’agit en fait de l’écrasante majorité de nos organes de diffusion nationale, à de rares exceptions près telles que l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, qu’on l’apprécie ou non. Il existe encore des journalistes à peu près libres d’exercer leur profession dans le respect des règles du métier au sein de la presse et des stations de radio locales, voire, de façon rarissime, surtout pour y servir de caution morale, dans certains médias de masse où ils font figure de brontosaures survivants d’une époque révolue.

Votre méthode analytique devrait être celle de tous les gazetiers. Les professeurs d’histoire contemporaine devraient avec leurs élèves, dans les écoles, décortiquer comme vous, au scalpel, les documents issus de la propagande la plus grossière, de quelque tendance qu’elle soit, comme on disséquait jadis le vivant dans les salles de sciences, afin de les aider à devenir des citoyens épris de vérité et guidés par cet esprit critique sans lequel on ne forme que des électeurs-consommateurs, simples outres que les faiseurs d’opinion remplissent de prêt-à-penser, auxquels s’adresse justement la fausse investigation que vous dénoncez (un enseignant agissant ainsi sur des sujets d’actualité géopolitique brûlante risquerait bien entendu la mise à pied dans les meilleurs délais).

La réalité des mensonges de la propagande atlantiste antirusse, et donc anti-Assad, ne semble plus guère souffrir de discussion. Cependant, il ne faudrait pas non plus tomber dans l’excès inverse, ce qui n’est pas votre cas : ce n’est pas parce que Bachar el-Assad s’est révélé être un homme d’État au sens plein du terme durant le cataclysme qui a dévasté son pays (conflit qui n’est malheureusement pas terminé), tenant avec l’aide de Poutine la dragée haute à Obama, puis à Trump (et à leurs commanditaires communs), que les services de police syriens ne se sont pas rendus coupables de sévices contre des prisonniers, comme en a témoigné le reporter belge Pierre Piccinin da Prata (ici, 3/4) et comme vous le dites vous-même : « Oh ! Bien sûr, le gouvernement syrien torture probablement, comme tous les gouvernements ! » Comment aurait-il pu en être autrement au cours d’une guerre de cette intensité et d’une pareille sauvagerie ?

Votre article est long — ce n’est pas moi qui vous en ferai le reproche —, mais bien écrit, aéré, de bonne tenue (quelques grossièretés inutiles par endroits), pourvu de références qui l’étayent solidement et doté de juste ce qu’il faut d’humour et d’ironie. Il se lit donc aisément. Et plutôt que de perdre son temps à déchiffrer des textes courts qui n’apprennent pas grand-chose à leurs lecteurs ou qui ne sollicitent guère leurs méninges, il me semble qu’il vaut mieux consacrer un quart d’heure d’attention à votre prose intéressante (et davantage si l’on consulte les documents liés).

Elle vous rachète en partie à mes yeux de votre article du 10 novembre 2016 qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable (je ne suis pas du tout amateur de quenelles, voyez-vous ? ni pour en donner ni pour en recevoir), dans lequel la vulgarité de l’expression le disputait presque à chaque ligne à l’aveuglement et à l’approximation politiques (d’une part, vous aviez alors vous-même succombé à la propagande trumpiste qui était quasiment aussi délirante et vicieuse que celle de Killary et qui vous fit prendre des vessies pour des lanternes, et d’autre part, vous assimiliez le « peuple » aux seuls électorats minoritaires des Trump et des Le Pen). La trivialité n’est pas l’apanage du peuple ; elle n’est que celui des gens indécents. C’est un truisme qu’il est bon de rappeler de temps en temps.

Une précision pour celles et ceux qui l’ignoreraient : le « polygraphe » que vous évoquez à plusieurs reprises est l’autre nom du détecteur de mensonge.

Cordialement.


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