@Garibaldi2
Vos remarques sont d’une parfaite incongruité ; si vous n’êtes pas fils d’un combattant du FLN, ce qui pourrait les excuser un peu - et encore !-, elles sont même particulièrement indécentes.

Jeannette Bougrab est née fille de harki, elle n’a pas plus choisi sa famille que vous ou moi. et il est parfaitement absurde de lui demander raison, fût-ce implicitement, de l’engagement des harkis. La France, par ailleurs, n’a jamais été l’Allemagne nazie, et vous allez bientôt nous dire, comme un Macron aux idées ultra courtes, que la France aura été coupable de « crimes contre l’humanité ».
Or, on pouvait très bien, avant ce que le gouvernement de Guy Mollet appelait pudiquement les « événements d’Algérie », adhérer aux valeur de la République française qui n’ont jamais eu grand chose à voir avec les thèses infectes de l’hitlérisme. Qu’il y ait eu ensuite une exaspération des haines liée à la violence des engagement, et des exactions abominables, ce n’est plus à démontrer, mais cela put s’observer des deux côtés, et vous feriez bien de vous interroger aussi sur les méthodes atroces utilisées par le FLN et visant à obtenir la soumission immédiate des populations indigènes à ses objectifs révolutionnaires. Ces méthodes terroristes - au sens étymologique du mot : faire plier les populations par la terreur - étaient déjà comme une anticipation du sort qu’on réserverait aux harkis à la fin du conflit. Les exécutions sommaires dont on a eu quelques exemples ces dernières années du côté de Raqqa et de Mossoul étaient déjà en usage en Algérie dans les années 50. Il ne manquait que la video pour les rendre publiques.

Je n’ai plus l’article sous les yeux et je n’ai pas un souvenir très précis de ce que dit l’auteur à propos de Stefan Zweig. Il me semble néanmoins qu’il ne fait que rapporter des interrogations dont s’était encore fait l’écho récemment une pièce de théâtre que je n’ai pas vue. Zweig est un auteur tout à fait estimable sur lequel on serait d’autant moins fondé à porter un jugement qu’il s’est jugé lui-même en se suicidant, bouleversé par ce qui venait de ravager l’Europe et se rendant compte qu’il s’était contenté de planer durant toutes ces années dans les nuages d’un humanisme littéraire d’où il aurait peut-être dû descendre pour dénoncer plus énergiquement des horreurs sans nom. Quand on songe a la culpabilité de plusieurs qui seront allés jusqu’à collaborer, ce qui n’est évidemment pas son cas, et qui ont très bien survécu sans trop de scrupules de conscience, on se dit qu’il s’est infligé une punition qui était sans proportion avec le sentiment de culpabilité qu’il avait pu ressentir.

Etant donné ce qui se passe en France actuellement, et la montée d’un totalitarisme islamiste tout à fait criminel et bien équivalent au nazisme ; étant donné la prose des autruches d’AgoraVox et d’ailleurs qui ne veulent toujours rien voir, on se dit qu’il devrait s’observer en France dans quelques années une véritable épidémie de suicides à la Stefan Zweig. Mais beaucoup, a postériori, comme après les années de la collaboration avec le régime de Vichy, préfèreront se raconter qu’ils auront toujours été du côté des Bougrab, des Finkielkraut et de quelques autres qui les avaient dès longtemps mis en garde.