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Philippe VERGNES 9 novembre 2017 14:05

@ Bonjour Rosemar,


Le harcèlement est un sujet d’une rare complexité et il est toujours très difficile, dans certains cas, de pouvoir trancher entre le harceleur (ou le groupe harceleur) et le harcelé (ou le groupe harcelé). L’éclairage sur cette problématique est extrêmement récent et l’on peur rendre hommage en cela à Marie-France Hirigoyen pour avoir su le dénoncer comme il se doit avec son best-seller Harcèlement moral, la violence perverse au quotidien. C’est également elle qui, associant harcèlement et perversion narcissique, a mis en lumière cette notion désormais galvaudée dans les médias de ’’pervers narcissiques« . Tout mon travail de vulgarisation consiste justement à apprendre à ceux que ça intéresse la façon de discriminer les différents types de harcèlement et le »pervers narcissique« dont la reconnaissance ne peut se faire qu’avec une analyse très fine de sa rhétorique puisque, comme j’ai pu le signifier par ailleurs,  »L’instrument majeur du pervers narcissique : la parole« .

Or, malheureusement, pour se livrer à une telle analyse il faut avoir des capacités d’analyse, un esprit critique (dans le bon sens du terme) et des facultés de discernement particulièrement aiguisés. Dès lors, excepté les situations »évidentes« où le harcèlement moral devient physique, il n’y a que très peu de personnes connaissant les subtilités du harcèlement lorsque celui-ci ne se manifeste que par la parole. D’où la grande incompréhension que ce phénomène »meurtrier« suscite (il s’agit d’une volonté de meurtre psychologique puisqu’il faut à tout annihiler autrui par n’importe quel moyen y compris même les plus »dingues« ).

Ce que je constate aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas assez de personnes connaissant suffisamment le problème pour »contenir« un harceleur lorsqu’il se présente dans un espace public (internet, réseaux sociaux, écoles, entreprises, institutions, équipes sportives, etc.). C’est le point le plus important, car il n’y a que la pression sociale qui puisse stopper les velléités d’un harceleur. Autrement dit, c’est notre aveuglement qui tue (qui ne dit mot consent).

 »Internet, les réseaux dits « sociaux » favorisent ce phénomène, d’autant que l’anonymat permet d’insulter, sans être inquiété. Internet devient le lieu privilégié de la calomnie, du verbe insultant, de l’invective : le cyber-harcèlement fait des ravages, auprès des jeunes notamment...« 

Internet n’étant qu’un outil, ou un moyen parmi tant d’autres, il serait plus juste de dire qu’il révèle la face obscure de nombreux contributeurs qui sous couvert d’anonymat peuvent s’en donner à cœur joie sans risque d’être inquiété.

C’est un moyen qu’ont trouvé les »faibles« pour s’attaquer aux »forts« ou aux »ignorants« de s’attaquer à la »connaissance« . Cela leur procure une »jouissance" narcissique qui consiste à rehausser l’image défaillante qu’ils ont d’eux-mêmes. Et contre cela, il ne faut pas réprimer Internet comme cela se fait malheureusement de plus en plus souvent, mais apprendre à discriminer toutes les tactiques des manipulateurs/harceleurs et ça, c’est loin d’être gagné.

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