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Mmarvinbear Mmarvinbear 7 décembre 2017 11:19

@Christian Laurut
La position de la limite (ou du curseur) n’est pas du ressort d’une poignée de spécialistes, mais de l’ensemble de ceux qui sont amenés à subir la contrainte, c’est du moins la position des partisans de la démocratie directe. 


Imaginons un cas extrême pour bien comprendre.

Une assemblée en démocratie directe se voit confier la définition de l’âge légal de consentement aux rapports sexuels avec des mineurs. 

L’assemblée est constituée en théorie de tous les citoyens inscrits mais dans les faits un tiers de l’ensemble est venu et va se prononcer au final par un vote.

Le vote final, après débats et à bulletin secret, débouche sur un âge précoce. Disons 10 ans.

Que fait-on ?

Peut-on laisser une telle décision devenir force de loi alors que sur l’ensemble des citoyens seule une fraction est intervenue lors des débats ou du vote ?

Vous allez me rappeler que vous estimez normal qu’une loi soit approuvée par au moins 50 %.

Des votants ou des inscrits ? Vous ne le précisez pas.

Dans les deux cas cela constitue de toutes façons un problème, non ?

La définition d’une loi est d’un nature, selon moi, trop précieuse, mettant en jeu trop de choses pour la laisser au tout venant.

Je ne suis pas contre la participation citoyenne pour aider à élaborer une loi et ses limites, mais la décision finale doit rester aux mains d’un groupe insensible aux pressions sociales et médiatiques, représentatif de la population pour lui donner la légitimité dont la loi a besoin.

Car le grand défaut de la représentation directe, c’est l’effet de foule. Les masses citoyennes, tout autant souveraines qu’elles sont, peuvent être sujettes à l’emportement, l’hystérie sociale.

Prenez la Saint Barthélémy. Au départ, c’est la volonté du roi de tuer les chefs protestants pour assurer son pouvoir et réduire l’influence des huguenots à peu de frais.

Au final, la foule s’en mêle et massacre, encouragée par son propre mouvement, des milliers de personnes dans les rues des villes. Protestants avérés mais aussi soupçonnés, ou en profitant de la chose pour régler deux-trois comptes discrètement.

Sur le sujet du consentement, laisser la décision finale à un groupe de personnes restreint mais plus au fait de la chose de par son éducation et ses compétences est plus sécurisant pour tous en fin de compte.

Ce qui bénéficie à tous.

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