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werbrowsky werbrowsky 2 mars 2007 06:52

Bonjour, Je suis désolé si je peux laisser croire que je « travaille » pour Bayrou. J’ai simplement tenté d’imaginer les différents scénarios selon la victoire de chacun des quatre candidats à la Présidentielle. Evidemment, il est impossible, dans un article de cette longueur (c’est déjà très long pour une lecture à l’écran), d’approfondir l’analyse. Je pense que je nuancerais certains jugements en me donnant plus de place. Voici une liste des principes que j’ai suivis pour la rédaction de ce texte :
- Ce que je ne voulais pas, en premier lieu, c’était me limiter à l’analyse de la position de Royal-Sarkozy, comme tous les médias l’ont fait pendant plusieurs mois.
- Il s’agit d’une caricature des positions de chaque candidat. Le titre lui-même est un trait exagéré qui pousse le scénario à son extrême. Le pire n’est jamais certain.
- J’ai essayé de pousser ce trait pour chacun des candidats. La partie sur Bayrou est un peu plus courte, parce que la seule caricature possible serait l’immobilisme, la paralysie de l’appareil d’état, l’incapacité à former un gouvernement. Personnellement, je pense que ce scénario est totalement improbable parce que nos chers élus cherchent, en premier lieu, à « aller à la soupe ». Une élection de Bayrou entraînerait le ralliement automatique d’une partie des élus de chaque camp. Je recommande un article paru cette semaine dans le Nouvel Obs qui n’est pas tendre avec lui et qui met l’accent sur ce point. Toutefois, il faut également modérer ce point de vue en écoutant les spécialistes de droit constitutionnel nous expliquant que la stratégie de Bayrou s’inscrit parfaitement dans les institutions de la 5ème république. Il profiterait de la position suprême du chef de l’état pour prendre ses distances avec le gouvernement. Mitterrand n’a jamais rien fait d’autre. D’autre part, il faut rappeler également que les gouvernements de De Gaulle ont souvent (toujours ? à vérifier) inclus des personnalités de centre gauche, voire de gauche tout court durant l’après-guerre. A l’heure où tout le monde se réfère, à tort et à travers, au Général, on peut créditer Bayrou du fait qu’il s’inscrit dans son sillage.
- je constate que, malgré l’unité de façade, aucun des deux camps majoritaires n’est réellement satisfait de leurs candidats respectifs. De nombreux socialistes critiquent vertement Ségolène Royal en coulisses, de même que certains élus UMP qui redoutent la victoire de Sarkozy. Tous les deux sont très performants sur le plan médiatique, mais seraient-ils de bons présidents ?
- je refuse de croire que les dés sont jetés et que l’affrontement droite-gauche est le seul scénario. Il est exaspérant de se laisser enfermer dans cette posture, alors que nous avons déjà vécu la même situation il y a cinq ans. Quel sera le score de Le Pen au premier tour (si on le laisse se présenter) : 18% ? 20% ? 25% ? Arithmétiquement, les deux autres candidats présumés ne peuvent dépasser les 25% au premier tour. Pour conclure, je vous fournis un petit élément de réflexion supplémentaire, concernant les sondages et les candidats potentiels.

Au moment où nous nous trouvons, soit environ sept semaines avant le scrutin, à quel niveaux de popularité dans les sondages se situaient les candidats socialistes, centristes, gaullistes et frontistes durant les campagnes présidentielles précédentes ?
- Socialistes : champion toute catégorie, François Mitterrand atteignait 38% en 1988, pour atteindre un score réel de 34% au premier tour. Ségolène est à 26%. Jospin était à 24% en 1995, à 22% en 2002.
- Gaullistes : Chaban-Delmas était le meilleur candidat (en-dehors de De Gaulle), à 26% d’intentions de vote, en 1974. Il a fini à 15% au premier tour. Chirac n’était qu’à 19% en 1995, derrière Balladur et Jospin.
- Centristes : En 1981, Giscard était en tête des sondages (28,5%), devant Mitterrand (25%) et Chirac (14%). Bayrou n’était crédité que de 3% en 2002. Il a finalement fait plus du double au premier tour.
- Le Pen : toujours sous-estimé par les sondages, il était crédité à 10% en 1988, 11% en 1995 et 2002, on le situe à 13% aujourd’hui. Chaque fois, il a obtenu un score 1,5 fois plus important (respectivement : 14,4%, 15% et 16,9%). En suivant cette logique, son score pourrait être aux alentours de 20%.

Si les résultats finaux sont plus ou moins éloignés des estimations des instituts de sondage, on constate deux tendances profondes : la surévaluation systématique des candidats de gauche (surtout Jospin), la sous-estimation du Front National.

source : chiffres de TNS Sofres.


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